« Du monde dehors »

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17/04/2024 Bonjour à toutes et à tous,

Du monde dehors - Crédit photo izart.fr
Du monde dehors – Crédit photo izart.fr

Tiens, il y a du monde dehors, que je me dis tout en prenant mon petit déjeuner.

En tendant un peu l’oreille, je distingue nettement la voix suffisamment forte, c’est de l’allemand.

Ah ben alors c’est une des voisines qui s’adresse à son chat, ça.

La conversation n’est pas très élaborée, en allemand dans le texte, viens, viens avec maman, allez viens avec moi

Le chat la suit à travers la communauté, tandis qu’armée de son balai brosse, elle tire à elle les branches d’arbre pour en cueillir les fleurs.

Je l’entends soudain pousser un cri, sans doute pour repousser un autre chat croisé sur son chemin.

Parfois elle part à la poursuite, son balai haut brandi, des vaches qui ont enjambé la clôture.

Et puis, comme à son habitude, elle remet le même disque, CD ou je ne sais quel support musical, que tous les autres matins.

Elle opère le même rituel également tous les soirs, avec fleurissement et musique identiques.

Il semblerait qu’avec le temps, elle se soit habituée à ma présence.

Au début, tout en louant les bons soins que j’apportais aux plantes environnantes, elle ne pouvait s’empêcher de passer derrière moi et tout tailler, rabattre voir ratiboiser.

Elle s’est aussi calmée dans sa cueillette frénétique de citrons immangeables du reste, qui poussent devant la maison.

Il y a peu encore, elle venait précisément sous ma fenêtre pour arracher les citrons, ne pouvant les atteindre que grâce à son balai magique.

Depuis elle s’est calmée, elle a fini sa cure de citrons amers et je ramasse même ceux que je lui laissais devant ma fenêtre, car tout commence à sécher.

Bon, ceci dit, comme la gériatrie c’est pas ma spécialité, je suis cela de loin, tout comme la vieille dame avec laquelle je limite mon temps de parole aux politesses d’usage.

Situation qui résume d’ailleurs globalement les relations de voisinage dans la communauté.

Je pourrais même dire, sans trop me tromper, que presque dans toutes les communautés d’Auroville, l’individualisme est passé par là.

Bien à vous,

Isabelle