« Histoires de colères ordinaires »

 

04/05/2015 Bonjour à tous et à toutes,

Zen

Zen

« – Et maintenant, sur cet écran, vous allez voir apparaître un objet, une forme, qui représente votre colère… »

Et ben dis donc, je ne savais qu’elle avait cette gueule ma colère !

Très symbolique.

Chut, je me concentre sur les directives.

« – Regardez-là bien depuis votre  fauteuil si confortable, cette colère, sur l’écran en face de vous… elle va se fissurer et de là vont sortir toutes les causes de votre colère… »

Et soudain, s’en échappe toute une kyrielle de figures plus sympathiques les un(e)s que les autres que je vois peu à peu monter 🙁

Là, je les regarde avec mes yeux de l’intérieur, ça repose du quotidien.

Ah ben oui, parce qu’il y a quelques jours, je me suis faite recadrer juste avant l’entretien.

« – Tu me laisseras parler, que je n’ai pas l’air d’un débile, autrement ils ne vont pas vouloir me prendre ! »

– Mais… je ne dirai rien de fâcheux, tu sais, je suis là pour t’aider de mon mieux…

– Oui… enfin tu me laisseras parler, c’est tout ! »

Et je me suis faite engueuler parce que je voulais apporter une précision.

Et je me suis faite engueuler, aussi, parce que je n’avais pas apporté de précision.

On a vraiment pris le temps de tout, y compris de parcourir le service protégé dans lequel il serait susceptible de séjourner définitivement.

Après l’entretien et la visite, je l’ai laissé devant un plateau repas bien chaud.

En rentrant, je me suis avachie devant une salade améliorée…

Il était 14:30, cela faisait cinq heures que j’étais partie.

Tout en ruminant machinalement ma verdure, je repensais aux paroles de la secrétaire administrative de l’établissement.

Qui, à ma grande surprise, s’avéraient TRÈS rassurantes.

« – Ah, vous ne savez pas, mais ça se passe à peu près comme ça, quand ce n’est pas pire, dans 90% des familles !

– …

– Parce que les familles qui arrivent avec le sourire et le gardent jusqu’à la fin, je veux dire en cas de départ en institution ou de décès d’un parent, je vous rassure, c’est tellement rare… c’est même exceptionnel ! »

Un peu comme si celle ou celui qui part emporte avec lui la clef du paradis…

En fait, j’aurais aimé le savoir avant.

Ça m’aurait évité bien des prises de tête et de têtes au carré.

Bon ben à présent je sais que nous sommes dans la norme 🙂

– « Et maintenant, rappelez-vous de quelque chose d’agréable…  »

Finalement, même en retard et crevée, j’ai bien fait de venir au Qi Gong ce soir.

Spéciale dédicace à S. dans cette Petite chronique pour l’excellent exercice de méditation guidée 😉

Bien à vous,

Isabelle