« Le temps de faire mon petit bazar »

20/05/2016 Bonjour à toutes et à tous,

Le temps de faire mon petit bazar - Crédit photo izart.fr

Le temps de faire mon petit bazar – Crédit photo izart.fr

Elle était sortie le samedi soir, puis le dimanche soir, alors le lundi elle a décliné l’invitation.

Et comme nous l’avions deviné, elle était bien chez elle quand on s’est pointé.

Devant sa salade et sa télé.

Et elle a dit je fais ma taupe aujourd’hui, je ne sors pas !

Ah ! Je fais pareil des fois 🙂

Et elle m’a répondu bah je sais pas, mais plus ça va et moins j’ai envie d’en faire !

Ah, c’est super je suis sur la bonne voie alors.

Bon sauf qu’elle a 77 ans.

Mais c’est vrai que plus ça va et moins j’ai envie d’en faire, c’est sans doute bon signe.

Nous font du soucis quand même nos ancien-ne-s, chacun-e de leur côté, comme ça à mener leur petite vie tant bien que mal.

Moi j’ai prévenu mes ami-e-s.

Quand ça m’arrivera, je veux ça se passe d’un seul coup, crac !

Mais tu peux pas décider comme ça 🙁 me suis-je entendue répondre…

Bien sûr que si, je leur ai dit, j’en ai déjà parlé là-haut.

Voilà le discours que je leur ai tenu, là-haut : Vous me laissez tranquille, le temps de faire mon petit bazar sur terre, et puis quand il y aura une place là-haut, vous me faîtes signe, c’est pour moi Ciao !

Ça va pas non, je vais pas traîner dans les hôpitaux ou finir à moitié gâteuse, ou complètement inconsciente non !

Non non, un truc bien propre, merci.

Peut-être comme la mère de cet amie qui s’était fait piquer par une guêpe alors qu’elle déjeunaient toutes deux tranquillement en terrasse.

Comme elle était fatiguée, elle est allé s’étendre, peu après le repas, et bien… elle ne sait jamais réveillée !

Bon d’accord, elle n’avait pas encore 80 ans, mais elle avait toujours demandé à partir d’un coup, alors voilà, exaucée !

Ben si tu demandes rien, comment veux-tu qu’ils sachent là-haut ?

Evidemment, si ça ne veux rien lâcher, ça traîne dans les hôpitaux, c’est branché de partout, en croyant encore gagner quelques mois, quelques jours, quelques minutes, quelques secondes…

Ah bah non, il faut être prêt-e et puis ça arrive.

Donc j’ai réservé une place, suis déjà sur la liste d’attente, et au moment venu… Bonjour c’est moi, je suis prête, me voilà 🙂

D’accord, sur le coup, ça fait du chagrin à celles et ceux qui n’étaient pas préparé-e-s à te voir partir, mais au moins tu en as profité jusqu’au bout avec elles et eux.

Partir au fond de ton lit un lendemain de fête ou de repas de famille par exemple, ça sent la vie bien remplie, non ?

Bien à vous,

Isabelle