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« Monsieur Gérard faut que je vous dise »

17/12/2012 Bonjour à toutes et à tous,

Monsieur Gérard faut que je vous dise, à l’heure où l’on vous entend beaucoup, j’ai une pensée émue pour votre fils, Guillaume.

Oui parce que moi aussi j’ai des enfants.

Votre fils a mené un combat si dur, le pauvre.

Tout ça retourné contre lui-même, pour essayer d’atteindre puis d’égaler un papa si grand, si riche, si fort.

Il aurait voulu l’imiter ce papa si grand si riche si fort pour lequel il avait tant d’admiration, mais en vain.

Alors après il a voulu sortir de son ombre et je l’entends crier quelque chose comme Donne-moi de l’amour pour que j’existe !

Il s’y est épuisé, est tombé, s’est maintes fois relevé, pétri d’espoir qu’il était, de générosité et d’éthique, en quête d’amour à jamais entendue.

Et puis son corps n’a pas suivi et l’a lâché, ne dit-on pas en médecine chinoise que le poumon est associé au sentiment de tristesse ?

En cette triste année 2008, vous n’avez vraiment  pas eu de chance Monsieur Gérard.

Vous avez perdu votre fils et vous avez été l’acteur le plus payé du cinéma français.

Qu’est ce que vous avez dû payer comme impôts les années suivantes !

Monsieur Gérard, là je vous rejoins encore, parce que nous avons aussi cela en commun.

Je sais comment on peut être perturbé à cause des problèmes d’argent.

Que faire avec ceci, où mettre cela et compter, compter, compter, vous aussi vous avez du y passer des nuits !!!

Vous savez moi, Monsieur Gérard, je ne suis ni grande ni riche ni forte, et j’ai élevé mes enfants toute seule.

En serrant les dents, me levant à 4:30 du matin en traînant les pieds.

Il faisait froid l’hiver, et nuit toute l’année pour aller gagner de quoi payer le loyer, ben oui je suis que locataire.

Fallait bien remplir le frigo, payer les cantines et les transports scolaires.

J’ai eu un fonctionnement très basique et pas trop de loisirs, enfin sûrement pas tant que vous.

Mais beaucoup de soucis d’argent quand même.

A la différence près que personne n’a jamais parlé de mes problèmes financiers dans les médias.

Finalement, Monsieur Gérard, je voudrais vous remercier d’avoir ainsi fait parler de vous.

Parce que de moi ça n’aurait eu aucun intérêt.

Sachez en tous cas que depuis je suis vachement heureuse parce que je sais à quoi j’ai échappé.

Pas de pontage coronarien, pas de diabète ni de cholestérol, pas d’enfants partis en live.

Ni billets de banque ni d’alcool ni d’héroïne dans leurs veines, que de l’amour, aucun mort, le fisc m’ignore totalement.

Pas eu d’accidents en état d’ivresse non plus ni de démêlées avec la justice, pas eu votre gloire, pas eu votre chute…

Au début, j’ai pensé que vous étiez une insulte pour les pauvres que nous sommes.

Salauds de pauvres.

J’avais réagi sous le coup de la colère, faut comprendre, Monsieur Gérard, mais à froid j’ai bien vu que je m’étais trompée.

Vous avez même éclairé ma lanterne.

Ça fait 2 fois cette année que je me rends à l’évidence grâce aux bonnes phrases de J., mon voisin sénégalais :

Mieux vaut une chaumière où l’on rit qu’un château où l’on pleure

Passez donc de bonnes fêtes de fin d’année, Monsieur Gérard, et ne vous mettez pas dans des états pareils.

C’est pas bon pour votre coeur vous savez 🙁

Car pour l’instant ce sont vos coronaires qui se bouchent mais je ne voudrais pas que ce soit votre horizon !

En attendant, si ça peut vous rendre service, vous pouvez me faire un petit don de votre vivant 🙂

Parce que, entre nous, ça ne mettra pas les 1,5 millions qui vous restent en péril.

Mieux, ce sera sans doute déductible de vos impôts.

Et puis comme cadeau de Noël pour moi ce serait vraiment trop top !

Parce que mon demi-salaire, j’aurai autant de mal à lui faire remplir le mois que vous à enfermer votre fortune entre 4 planches !

Allez, Cher Monsieur Gérard, je ne vous retiens pas plus.

Je vais aller donner un peu de temps et de coeur à ceux que j’aime ♥

Bien à vous,

Isabelle