« Pas de quartier pour la pomme »

22/03/2015 Bonjour à toutes et à tous, (Mis à jour le 24/03/2017)

Pas de quartier pour la pomme - Crédit photo izart.fr

Pas de quartier pour la pomme – Crédit photo izart.fr

Vous en rêviez, ça y est, les américains vous l’offrent !

Imaginez une salade de fruit avec des pommes coupées en tranche.

Qui ne brunissent pas et restent indéfiniment jaune, blanches, roses, même au bout d’une heure…

Facile, vous allez me dire, en utilisant un jus de citron.

Ça c’est pour la bonne recette maison.

Ou en mettant un conservateur.

Ça c’est pour la moins bonne, industrielle…

Et bien maintenant les américains donnent le change avec des pommes OGM, YES !

Finis brunissement et talures qui font rechigner les clients dans les magasins où tout doit être normé et linéaire pour faire consommer…

Dorénavant, une bonne pomme est une pomme qui ne réagit plus, par manipulation génétique.

Je vous laisse apprécier cet échange de mails relevés sur l’article de SciencePost :

yrtuiop • il y a 24 jours
C’est juste un gène responsable de la fabrication d’une enzyme qui est enlevé, je vois pas ce que ça peut faire de mal.. Et pourtant il y en aura toujours pour dire que c’est dangereux.

Jak > yrtuiop • il y a 23 jours
Nooon, enlever un gêne n’est jamaiiis dangereux… Sauf quand le substrat de l’enzyme est toxique, ce qui est très fréquent. Si l’enzyme n’est plus synthétisée, le substrat n’est plus consommé, et il s’accumule dans les tissus, ce qui peut avoir des conséquences fatales, que ce soit pour la plante ou pour son consommateur.

Ici, la polyphénol oxydase est « éteinte ». Si on fait la même chose chez un animal, on obtient un individu albinos, c’est-à-dire malade. Osez me dire que cette pomme reste toujours aussi appétissante…

Les PPO sont des enzymes très importantes dans le métabolisme des phénols. Si on les supprime de la pomme, les flavonoïdes, les tanins voire même les lignines ne sont plus synthétisés correctement. Cela signifie qu’on aura un beau fruit à la chair bien blanche et brillante, mais aux propriétés nutritionnelles réduites (déjà que les fruits actuels sont bien appauvris, inutile d’en enlever encore). Pour peu qu’un ou deux substrats aient une activité toxique ou cancérigène…

Quid du brunissement ? Une bonne chose me direz-vous… Mais il ne s’agit là que d’un cache-misère. Une pomme qui a subit un impact brunira rapidement et deviendra invendable (dans nos grandes surfaces uniformisées, s’entend). Si elle ne brunit pas, elle sera donc vendue… Et vous, vous achèterez une pomme abîmée sans même vous en rendre compte. A mon sens, ce n’est pas ainsi que l’on doit traiter le problème du gaspillage. Cela doit passer par une sensibilisation du public sur l’inutilité d’acheter des fruits et légumes « parfaits », à l’image de la dernière campagne des « fruits et légumes moches », et non par le mensonge que toutes les pommes vendues seraient parfaites et sans défauts.

Mais pendant ce temps-là, l’OMS vient (enfin) d’affirmer que le RoundUp est un cancérogène probable.

Probable, au bénéfice du doute.

Pour mémoire, je vous suggère de (re)lire cette Petite chronique qui dénonçait déjà largement l’utilisation de cet herbicide.

Et peut-être aussi celle-ci qui parlait de la seule plante qui survit au RoundUp, l’Amarante !

Allez on finit sur une note positive après ce déballage d’horreurs 🙂

Le gouvernement vient de réajuster l’enveloppe initiale vouée à l’Agriculture Biologique, victime de son propre succès puisqu’on lui avait réduit les aides pour cause de bons résultats !

« Pomme pourrie dans un panier fait rebuter toute la panerée » – Proverbe flamand

Bien à vous,

Isabelle