« Si une personne de mon entourage »

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12/01/2023 Bonjour à toutes et à tous,

Si une personne de mon entourage - Crédit photo izart.fr
Si une personne de mon entourage – Crédit photo izart.fr

Si une personne de mon entourage venait à me confier qu’elle est victime de harcèlement, d’agression ou de menaces, je lui dirai immédiatement je te crois !

Parce que la plupart du temps, la victime ne trouve pas d’oreilles pour se confier, sachant qu’au pire on minimisera, quand on ne dénigrera pas ce qu’elle tente d’exprimer.

Répondre tu es trop dure… résonne comme un reproche à la personne en souffrance qui exprime sa colère à travers des mots.

Surtout quand parallèlement est saluée l’énergie débordante de la personne harceleuse.

C’est un classique que connaissent toutes les femmes s’étant rendues un jour au commissariat de police pour signaler un fait de violence, de harcèlement ou d’agression à leur encontre.

On va les questionner à propos de leur tenue vestimentaire, leur reprocher le fait d’être seules dehors, de sortir de nuit…

Tactique lâchement pratiquée de l’inversion des rôles, on blâme la victime et on disculpe l’auteur.

Vous connaissez sans doute la nuance que la morale populaire accorde au fait d’être alcoolisé selon qu’on soit femme ou homme.

On excuse un homme qui a commis des violences en état d’ivresse, on accuse une femme d’avoir été alcoolisée quand elle est victime d’agression, basique.

Il y aura toujours des gens pour trouver des excuses aux personnes qui commettent des violences ou des agressions.

En parlant de ces dernières le« on ne sait pas ce qu’elle a vécu » tombe toujours comme un couperet

Mais que connaissez-vous de la victime, de son passé, de son vécu avant de voler au secours de la personne commettant l’agression ?

Voilà pourquoi les victimes finissent toujours par se taire, et que les personnes harceleuses continuent de sévir en toute impunité dans l’indifférence générale.

C’est tellement plus rassurant de se sentir solidaires de la personne la plus forte, d’adhérer à la loi du groupe, de la meute, vieux réflexe reptilien.

On conseillera à la victime d’oublier, de se détacher, de ne pas ruminer, de passer à autre chose… au pire, de pardonner.

C’est la chanteuse Lio qui a parfaitement décrit comment un enfant, une personne victime d’agression sera par la suite toujours la cible privilégiée des prédateurs.

Effectivement, elle portera toujours en elle les stigmates de blessée du troupeau, comme des cicatrices ineffaçables, même après des années de travail thérapeutique.

Alors, oui, je te crois, au fond de moi, car je sais ce que tu as ressenti et je me sens d’instinct toujours très solidaire de la cause des victimes de violences.

Bien à vous,

Isabelle