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« Te voilà délivré de bien des mots »

10/07/2018 Bonjour à toutes et à tous,

Mon p’tit papa, je ne t’aurai jamais fait découvrir ma nouvelle région.

Je ne t’en aurai même jamais parlé.

A quoi bon, si ce n’était que pour t’enfermer encore un peu plus dans ta solitude.

Avant, je venais te chercher pour déjeuner ensemble, passer un moment ensemble au jardin.

Après, les déplacements sont devenus pénibles pour toi.

Aussi je ne t’ai plus déplacé.

J’ai fait du mieux que j’ai pu pour ne pas te laisser dans ta solitude.

Mais ne t’y étais-tu pas enfoncé tout seul déjà bien avant ?

Je rentre, et le soir tombe.

Allez, ne traîne pas pour y aller… Tu sais bien que je n’aime pas rouler de nuit… 

Le soir tombe, et je rentre plus légère et plus triste.

Il y a des choses que l’on ne s’est jamais dites.

Et que l’on ne se dira plus jamais.

Te voilà délivré de bien des mots.

Me voilà délivrée de bien des maux.

L’idée de cette lettre m’est venue la veille de te porter en terre.

Comme ça, d’elle-même.

Nécessaire, indispensable, évidente

Bien sûr que tu allais emmener tout cela avec toi.

Et par conséquent m’en délivrer.

Oui, c’est bien ça, je me sens délivrée pour toujours.

Alors j’ai monté le son de la radio en terre occitane.

Papa, où que tu sois, j’espère que tu apprécies le décor.

Et l’infinité de mon amour.

Bien à vous,

Isabelle