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« Communication.com »

16/08/2013 Bonjour à toutes et à tous,

Génération communication.com en devenir, quelle trace allons-nous laisser ?

Je me suis inquiétée l’autre jour, en lisant des correspondances entre le couple de Noailles et Jean Cocteau.

Oui qu’allait-il rester comme trace écrite de tous ceux qui maintenant manient le clavier plutôt que la plume ou le stylo ?

J’aime l’écriture qui parle, derrière le sens des mots, se déroule comme une expression artistique.

Légère ou grave, paisible ou inquiète, fluide ou tourmentée, épaisse ou frivole…

L’écriture derrière laquelle se dessine une satisfaction 🙂 un trait d’inquiétude 🙁  un sourire en coin 😉

Place aux émoticônes alors puisque le rendu du clavier est lisse, aseptisé, presque normé ?

Oui certes, il reste toute la ponctuation pour apprécier la lecture d’un texte, le choix des mots, des idées.

Mais la lecture d’un manuscrit tout à coup lui insuffle de la vie.

Mardi 22

Mardi 22

Je me souviens de la même manière, de ces petits mots d’enfants griffonnés sur un bout de papier.

Et ben non, pas de correcteur d’orthographe, pas de lignes bien tracées, mais du délire en folie et des dessins sur les mots.

Des anecdotes dans les coins, des collages au milieu, des rajouts, des ratures, y’a d’la vie quoi !

Oui, voir naître enfin sous le crayon le trait que l’on imprime.

Magie de la trace qu’on laisse alors.

Le tout est d’apprendre à se concentrer dans l’organisation de la phrase plutôt que d’effacer à l’infini sur l’écran.

De plus, reconnaître l’écriture manuscrite sur une enveloppe procure parfois une grande émotion.

Parfois, il faut attendre de la décacheter pour découvrir le mystérieux expéditeur

Ainsi on peut lire et relire la lettre à souhait, la tenir des ses mains, voire la glisser dans son sac !

J’ai archivé dans de gros classeurs, et après l’avoir triée et classée chronologiquement, toute la correspondance avec des proches.

Car j’ai vécu éloignée d’eux durant de nombreuses années.

Le téléphone dans les années 90 était alors cher et limité, encore plus hors département.

Certes, nous ne connaissions pas encore le portable aux forfaits illimités et encore bien moins Skype !

Ces classeurs, ponctués de dessins, d’articles de journaux et de flyers relatent les événements vécus à ces mêmes dates.

Ils ont, semble t-il, le même impact que les albums de photos papier.

Connaissez-vous beaucoup de gens qui se réunissent autour d’un PC pour feuilleter ensemble un album de photos numériques ?

Madame la mariée

Madame la mariée

Gardez-vous quelque part en souvenir des feuillets d’enfants ou des courriers de vos parents?

Peut-être sous forme numérisée dans le disque dur de votre PC, gagnés par la Communication.com…

L’idée d’envisager qu’un jour le souvenir de ma famille soit stocké uniquement dans la mémoire d’un ordinateur me fait frémir…

Cela nous ressemble tellement peu !

Sans doute avons-nous basculé complètement dans l’ère individuelle quand la télévision est entrée dans les maisons.

Elle a détourné les gens de presque tout ce qui faisait le tissu d’un quartier, d’un village, d’une région.

Se retrouver pour la fête du village, la vogue je lisais même hier sur la banderole d’un village un peu éloigné, les conscrits, la foire, le marché…

Dans le Sud, j’ai retrouvé quelques bribes de ce lointain passé où les gens avaient une vie sociale.

L’on se retrouve encore au bistrot pour partager les nouvelles, à l’heure de l’apéro.

Ou le soir, installés à la fraîche sur les grands bancs de la Place du village.

Et chacun dit aimablement bonsoir à l’inconnu (e) qui passe devant lui.

Les marchés connaissent un succès enviable.

Les fêtes de villages, les manifestations estivales rassemblent autant d’autochtones que de touristes.

A Toulon, un bar a accroché un écran à l’angle de la rue.

Et les gens viennent consommer en terrasse pour partager le programme du soir, match, film…

C’est probablement pour prolonger l’été ou peut-être le Sud qu’à notre tour nous avons improvisé une terrasse

Ça se passe tous les dimanche soirs d’Août, entre voisines et voisins 😉

Bien à vous,

Isabelle