« Brute de décoffrage »
07/02/2024 Bonjour à toutes et à tous,
Pardonnez du peu si parfois je suis un peu brute de décoffrage.
Ce jour-là, je me suis rendue à une conférence qu’un ami m’avait recommandée, le matin-même.
Non pas que je sois follement emballée d’aller écouter ce talentueux et non et moi célèbre orateur dont je n’avais jamais entendu parler, mais bon, c’était sur recommandation.
Comme j’avais confiance en cet ami, j’ai suivi son précieux conseil.
Arrivée en retard, tout l’espace étant occupé par le public, je me suis assise sur le chemin de gravier menant au bâtiment.
Après quelques minutes, j’ai pris le temps de scruter un peu la salle et constatais qu’il y avait beaucoup de touristes dans l’assemblée.
Certaines personnes avaient adopté une position de méditation, yeux clos et mains sur les genoux, d’autres s’étiraient des bras aux épaules, d’autres encore se massaient mutuellement.
Il y avait également un certain nombre de personnes qui hochaient de la tête à chaque parole prononcée par l’intervenant.
Pour tout vous avouer, j’ai bien essayé, mais je ne suis arrivée à saisir qu’un seul mot de son accent américain à trancher au couteau.
Divin… Divin… Divin… oui le divin était de partout parmi nous ce jour-là, ça, j’en suis certaine.
Moi, j’ai surtout vu, et ma voisine de gravier aussi, que le petit roquet croisé carlin et street dog ; sillonnant sans relâche le public, s’était subitement calmé.
Il se sauvait à toute allure avec un gros sac blanc en travers de la gueule, pas perdue pour tout le monde la conférence…
Bref, avant la fin de la conférence de l’orateur au débit ininterrompu, j’ai levé mes fesses pour rejoindre au plus vite une boutique de l’autre côté de la rue, et m’offrir un fondant au chocolat.
La satisfaction de soudain réaliser que je n’avais pas fait tout ce déplacement pour rien valait bien les quelques minutes de prise de tête à chercher que comprendre dans ce flot de paroles.
Je suis rentrée, je me suis posée et j’ai savouré ce divin gâteau, digne de mes recettes d’antan.
Oui, des fois je suis un peu brute de décoffrage…
Bien à vous,
Isabelle
