« Conversation avec un fantôme »

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09/03/2023 Bonjour à toutes et à tous,

Conversation avec un fantôme, mode d’emploi.

J’arrive
Mais je vais pas manger
Pondy plutôt
– Ah ouais, tu m’invites ?

Il rentre du foot, pose ses affaires, remue son sac sur la mezzanine, et redescend, prêt à partir.

Comme il m’a demandé s’il devait fermer la porte de la terrasse, en haut, j’en conclus, toute seule, qu’il ne va pas rentrer après.

« -Tu dors à Pondy donc ?
– Mais maman, je prends le train dans une heure !
– Ah bon, je ne savais pas, tu ne m’en as pas parlé.
– Mais si…
– Mais non !
– Ah ben… j’ai du le dire à quelqu’un d’autre alors.
-Sans doute.
– Je passe toute la nuit dans le train, et normalement je rentre jeudi, après mon séjour.
– Et après, tu repars le vendredi si j’ai bien compris…
– Mais maman, tu n’as pas regardé mon agenda ??? »

Ben non, hein, je n’ai pas épluché son agenda.

Je n’ai même jamais eu cette idée de fouiller dans les affaires de mes proches.

Juste que la journée a été très chargée pour moi, car en plus de mes occupations habituelles, en fin d’après-midi, j’ai du improviser un tuto d’épilation électrique.

Ah ben oui, quand j’ai vu comment il s’y prenait… tu m’étonnes que ça saignait !

Sûr que c’était mort de trouver un institut qui fasse le boulot le jour-même, alors il s’y était collé tout seul, comme un grand.

A la base, j’étais partie pour m’accorder enfin 10 minutes de tranquillité, en position allongée sur ma balancelle.

Mais voilà qu’il me tendait le bras en mode détresse…

Alors, au lieu de perdre ma salive dans des explications inutiles, j’ai pris l’engin pour lui épiler l’avant-bras efficacement.

Tandis qu’il serrait les dents, avec un drôle de rictus aux lèvres, j’ai fait le boulot, ne lui restait que quelques finitions aregler.

Tu verras, tu vas bien plus souffrir, c’est juste un avant-goût… que je lui ai lancé à la fin de ma séance d’esthéticienne.

Le truc qui m’a le plus énervée, quand j’ai enfin pu m’allonger, c’est qu’il a démarré un entretien téléphonique au même moment.

Je n’ai donc jamais pu ni fermer l’oeil, ne serait-ce que 5 minutes, ni même me relaxer tellement qu’il ne s’entendait pas gueuler, le casque vissé sur les oreilles…

Bien à vous,

Isabelle