« Cultiver l’endive comme on cultive la fadeur »

07/05/2013  Bonjour à toutes et à tous, 

Cultiver l’endive comme on cultive la fadeur est arrivé dans la conversation alors que nous étions attablés devant d’appétissantes d’asperges vertes.

J’ai bien dit vertes, les meilleures bien sûr.

A démarré alors une discussion très printanière autour… des légumes.

Et puis M. a commencé à nous rappeler, puis à nous lire des propos de Pierre Desproges autour de l’endive.

« L’endive, en tant que vivante apologie herbacée de la fadeur, est l’ennemie de l’homme qu’elle maintient au rang du quelconque, avec des frénésies mitigées, des rêves éteints sitôt rêvés, et même des pinces à vélo… »

25 ans après sa mort, un 18 avril 1988, l’homme continue heureusement de faire des émules.

Son humour mordant et dérangeant mais si lucide, ses phrases acerbes mais si convaincantes nous manquent cependant.

Il affirmait « La seule certitude que j’ai c’est d’être dans le doute ».

Son autre mérite a été d’émettre des idées restées d’une extraordinaire fraîcheur.

On pourrait même facilement les replacer dans le contexte politique et social actuel.

Le sport national prend des airs de délation.

La France va mal, il faut des coupables.

Le grand déballage de capitaux est largement relayé par les médias qui mènent l’enquête.

On lui oppose la publication du nombre des demandeurs d’emploi pour mieux manipuler la pensée (?) du citoyen lambda.

Les paris sont ouverts sur ce que planque l’un, blanchit l’autre, soustrait le troisième…

Votre concierge vient d’acquérir une grosse cylindrée?

Sans doute de l’argent malhonnêtement gagné qui travaille quelque part.

Tous les coups sont permis pour sortir la tête de l’eau quitte à enfoncer celle de son voisin.

Ce qui n’est pas sans me rappeler un certain climat dans les années 1939-45.

Non, je n’y étais pas, mais ceux qui y étaient s’en souviennent.

Et en parlent encore avec des mots effroyables.

De récents sondages nous apprenent que 53 % des français sont tout à fait d’accord avec l’affirmation suivante :

« On a besoin d’un vrai chef en France pour remettre de l’ordre… »

C’est gagné d’avance pour le premier venu qui va mener le troupeau en lui jetant de la poudre de perlimpinpin aux yeux.

On a presque failli y arriver, même…

Les chiffres sont là nous dit-on encore, impitoyables : le moral des français est le plus mauvais de l’Union européenne.

Mais ça c’est pas nouveau, même si la consommation de psychotropes en France perd 1,8 % par an depuis une dizaine d’années.

Une constante cependant tient bon : la France détient toujours le record devant l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Belgique et les Pays-bas.

Et cartonne à la deuxième place de consommatrice de psychotropes en Europe, à quand le AAA?

Desproges, reviens, ils sont devenus fous!!!

Bien à vous,

Isabelle