« Entre la vache et le selfie »

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10/02/2023 Bonjour à toutes et à tous,

Entre la vache et le selfie, ce jour-là je pris bien du retard pour mon rendez-vous.

D’abord parce que j’avais fait remarquer à une collègue de travail, avant de partir, qu’elle avait une magnifique tenue, et c’était la vérité.

Imaginez qu’elle portait un pantalon ample, une écharpe et une tunique bleu turquoise, cette dernière étant rehaussée dune multitude de broderies dorées.

Sur sa peau de couleur foncée, avec ses collers de fleurs odorantes blanches et oranges dans les cheveux, quel magnifique spectacle !

J’appréciais d’autant plus en pensant que personne en France, voire même en Europe n’oserait venir travailler ainsi vêtu…

Du coup, elle me fit remarquer que personne ne le lui avait fait de compliment, ni prise en photo, et je compris alors ce qu’il me restait à faire.

Le temps de trouver un beau cadre de verdure, de prendre la pause, clic… j’avais fait mes photos que je m’empressai de montrer au modèle, rien que ça.

Je crois qu’elle fut contente du résultat car ele me demanda alors un truc surprenant mais qui avait l’air de lui faire très plaisir.

Ça faisait si longtemps qu’une indienne ou un indien ne m’avait pas demandé de… selfie !

Qu’à cela ne tienne, je me suis pliée à la demande et lui ai envoyé ces deux photos-là à la suite des autres.

Je me dirigeais donc enfin vers mon vélo, pour partir, lorsque soudain je lâchais tout pour partir en courant vers le gate à l’entrée.

Une effrontée de vache, toujours la même, franchissait le passage tout en me regardant droit dans les yeux.

Oh, ça ne faisait qu’une dizaine de fois que je la chassais depuis le début de la matinée.

Mais force est de constater qu’une vache c’est super intelligent et super têtu aussi.

Bien évidemment, elle avait déjà ratiboisé toute la bordure de pourpiers à l’entrée, coupe courte à ras la murette.

Ensuite elle s’était détectée des feuilles de papayers, leurs pauvres pétioles dégarnis fendant lamentablement l’air.

Au passage, elle avait aussi piétiné la menthe, brisé une tuile indicatrice des plantations…

Bref, je n’eus même pas le temps de faire l’inventaire des dégâts que je m’empressais de signaler l’incident aux collègues pour qu’ils interviennent en urgence.

En effet, un jardinier m’avait conseillé de curer le gate, avec une barre à mine, et ainsi le vider de toute la terre accumulée dessous.

Car arrivant au niveau des cylindres de métal, elle formait un coussinet propice à poser les sabots sans les coincer dans l’intervalle vide…

J’eus espéré qu’un des collègues alerté allait très rapidement intervenir.

Pour l’heure, j’étais déjà bien en retard à mon rendez-vous et ne pouvais plus longtemps guetter la bête pour la chasser.

Bien à vous,

Isabelle

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