« Etre à la hauteur de la mission »

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02/05/2024 Bonjour à toutes et à tous,

Etre à la hauteur de la mission - Crédit photo izart.fr
Etre à la hauteur de la mission – Crédit photo izart.fr

Fallait-il vraiment détenir un bac + 12 pour être à la hauteur de la mission, me suis-je demandée après la sélection finale ?

J’ai entendu des personnes tellement convaincantes pour occuper le poste que j’en suis encore admirative.

Ben non, je ne sais pas me vendre, je sais juste agir.

Dans l’ombre et en silence c’est ma spécialité, pas sous le feu des projecteurs ni devant une assemblée choyée pour qu’elle tire le meilleur de nous-mêmes.

Nous-mêmes, on est cloîtré dans une pièce en attendant l’examen de passage, on sait juste qu’on va nous appeler l’une après l’autre pour être projeté·e·s dans l’arène.

D’ailleurs, comme l’atmosphère est très pesante, je tente de faire connaissance avec les autres candidat·e·s dans la chambre mise à notre disposition, pour qu’on se mette à l’aise.

On discute principalement de l’ordre dans lequel on va passer, un peu comme un jeu de poker.

Une des personnes, la peur au ventre, impose aux autres de passer la première, personne ne conteste, de toutes façons faudra y aller.

J’ai mis des heures à remplir ce foutu questionnaire digne de l’inquisition, mais pourquoi tant de suspicion, pourquoi tant de blabla ?

Le bizutage était presque parfait, merci de ne pas avoir validé ma candidature, ma place n’était effectivement pas là.

Je continue à servir modestement et efficacement la communauté dans l’anonymat le plus total. 

Je viens soudain de redécouvrir que la résistance au changement a gangrené Auroville, oui hélas depuis bien longtemps.

De la même manière, certain·e·s aurovilien·ne·s de longue date mais pas pionniers, ne veulent absolument rien changer à leur confort de vie, à leurs habitudes, à leur routine.

Alors on reproduit les mêmes schémas, on continue de tourner en boucle, et surtout on ne fait pas de vague pour surtout ne rien y changer.

Ah, le changement, mais pourquoi donc, on est bien comme ça dans l’entre-soi ?

On s’essouffle, on se réduit, mais on existe, même ratatiné, même recroquevillé.

Voilà, on se cramponne à un dernier souffle de vie en essayant de le protéger du voisin, des fois qu’il ne le respire avant nous…

La résistance au changement, elle se traduit par la limitation des prises de risques et poussée par la peur de l’inconnu, elle nourrit l’indifférence, le rejet, les rumeurs.

Peut-être faudrait-il commencer par le commencement

Bien à vous,

Isabelle