« Hardies les femmes ! »

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17/07/2023 Bonjour à toutes et à tous,

Hardies les femmes ! - Crédit photo izart.fr
Hardies les femmes ! – Crédit photo izart.fr

Hardies les femmes ! fut notre cri de ralliement.

Ce matin-là, faisant fi de ma réserve vis à vis de certains énergumènes, je répondais positivement à l’appel de la communauté pour quelques heures de nettoyage collectif.

Arrivée la première, comme pour me convaincre moi-même que je devais collaborer au lieu de boycotter, je vis enfin arriver une première personne.

Une seconde, beaucoup moins jeune, arriva à son tour.

Force fut de constater, au bout d’un moment, que nous étions et resterions trois femmes, toutes générations confondues, sur environ vingt-cinq personnes habitant dans la communauté.

Du coup, je me félicitais d’être venue les aider à la tâche qui n’était pas des plus simples.

Après avoir entièrement vidé le local de tous les encombrants, armées de balais, plus de gants et de tablier en ce qui me concerne, nous nous sommes attaquées au ménage, du sol au plafond.

Ensuite il nous fallut faire le tri de tout ce que nous avions sorti à l’extérieur.

Des pots de peinture entamés au carton de machine à laver, en passant par les sacs de ciment dur comme pierre, merci aux personnes qui ont la flemme de porter tout cela jusqu’à la poubelle…

Ferraille d’un côté, plastiques de l’autre, carton à un troisième endroit, tout a été passé au crible.

Une des fées du logis me proposa de récupérer un gros tronc, stocké là aussi, pour continuer de clore mon jardin.

Une autre mettait de côté une balançoire à retaper.

Bref, tout allait bien et relativement vite, l’art de savoir s’organiser nous étant commun et bien utile.

C’est alors qu’entra en scène un quatrième personnage dont on aurait pu jurer qu’il venait juste jeter un oeil d’inspecteur des travaux finis.

Sa première remarque ne fut non pas pour remercier ni féliciter la team en action mais pour faire savoir que… le bout de bois était à lui !

Lorsqu’une lui proposa de le stocker sur sa grande terrasse, ce fut un non catégorique, nul se sut pourquoi…

Ensuite il formula quelques conseils quant à la disposition des objets fraîchement rangés dans la pièce de stockage.

Par chance, mais en pleurnichant un peu quand même, il daigna s’emparer des bras de la brouette chargée des deux sacs de béton solide, très lourds.

Lui suggérant de prendre au passage, sur le chemin des poubelles, un troisième sac rempli de la même denrée et entreposé à l’air libre, sa réponse fut… non.

Je découvrais soudain qu’il y avait un nid de connards du même acabit dans le quartier.

Revenant de la poubelle, justement, je constatais que nous n’étions, à présent, que deux à l’œuvre, plus le désœuvré de service, mais tout le ménage était fini.

Cette collaboratrice étant par ailleurs engagée dans une discussion un peu houleuse avec le même de service, je remerciais brièvement et m’éclipsais illico.

N’empêche que, à la nuit tombée, venue à la base récupérer le chargeur de mon vélo, je ne pus me retenir.

Saisissant le sac de matériau, lourd, très lourd, je le portais avec mes petits bras jusqu’à la poubelle, sans autre forme de procès, non mais !

Bien à vous,

Isabelle