« Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière. Audiard »

24/03/2014 Bonjour à toutes et à tous,

Pour eux

Pour eux

J’étais donc partie ce soir avec mon petit seau et ma lampe de poche pour la transhumance des crapauds, lire les chroniques précédentes pour situer l’action, et il faisait froid, à peine 5°.

D’ailleurs point de bêtes ni d’humains au rendez-vous, le temps avait du décourager les uns comme les autres…

Ah si, un monsieur bien aimable, chargé de la transhumance des poubelles, lui, me dit avoir trouvé et déposé dans la mare un triton, la semaine dernière.

Et pendant que je cheminais, mes idées faisaient de même, allant tantôt au vote des français, tantôt aux odeurs de bois humide et de lauriers tin en fleurs…

Les bordures de la route avaient été tondues, le fil avait aussi définitivement rabattu quelques arbustes qui n’avaient rien demandé à personne en ce printemps naissant.

C’est vrai qu’une branche cassée ou piétinée n’entraîne aucun cri de la part de l’arbre.

Je me dis de plus en plus que tout le monde, ou presque, se fout de la nature ici bas sur terre…

J’ai rencontré, ce week-end, une jeune femme qui pratique la marche contemplative, ou marche consciente, et que pour ce faire, elle marche seule, pour ne pas être dérangée par le groupe, me dit-elle.

Ben moi quand je retrouve mes amies et amis pour marcher, c’est plutôt positif, et on en a des tas de raisons de rire ensemble, jusqu’au fou rire même 🙂

Au Salon du Randonneur, hier, je me suis arrêtée sur un bouquin : S’orienter facilement et efficacement.

J’aurais bien rajouté : Avant de se perdre définitivement…

Voilà ce que je me raconte quand je me balade seule la nuit car avec mon seau et mon gilet fluo, à la lueur de la lampe électrique pour traquer les crapauds, avec un sourire, genre intérieur, ça fait déjà assez fêlée comme ça…

Je fredonne aussi les chants de l’immigration italienne que nous préparons en vue du prochain concert 🙂

Mon tour fini, je suis retournée à la voiture, vidé le fond d’eau du seau, changé de chaussures, repris France Inter tout en jetant un dernier oeil aux alentours bien vides de voitures à présent.

En arrivant, j’ai pris mon PC pour remplir la fiche de mes observations et lire les derniers commentaires sur le Doodle d’Arthropologia, et c’est là que j’ai lu :

« BONJOUR A TOUS, NOUS VOUS INFORMONS QUE LA MIGRATION DES CRAPAUDS EST TERMINÉE.

PLUS BESOIN DE VENIR SUR LE SITE… »

Ça datait de ce matin, 8:40.

J’ai eu un petit sourire en relisant la phrase de Audiard que j’avais notée ce soir, en route vers la mare aux crapauds.

Bien à vous,

Isabelle