« Il a pris peur »

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10/11/2023 Bonjour à toutes et à tous,

Il a pris peur - Crédit photo K.
Il a pris peur – Crédit photo K.

Quand il m’a vue soudain descendre de mon vélo et foncer vers lui, il a pris peur le bougre et s’est aussitôt enfoncé dans les buissons, avant d’aller donner des consignes à ses gars et détaler à moto.

Bien plus tard, en voyant la photo que ma collègue avait publiée, tandis que je poursuivais le fuyard en l’invectivant, j’ai compris et même rigolé du grotesque de la situation !

Imaginez que j’étais partie après lui sans réfléchir, exactement dans la tenue que j’avais en pédalant, juste avant de m’arrêter quand je l’ai vu défoncer des arbres à coups de bulldozer.

C’est à dire que je courais à grandes enjambées dans sa direction, casque sur le crâne, lunettes de soleil fumées et gants noirs au bout de mes bras tendus vers lui…

Je me souviens surtout de m’être fait tout griffer les jambes par les broussailles en escaladant les mottes de terre, dans ma course pour le rattraper.

Certes, je m’avançais en le menaçant verbalement, mais je pense aussi que ma précédente intervention, deux jours plus tôt, et bien d’autres encore, commençaient à le déstabiliser.

Ces derniers jours, d’ailleurs, c’est un peu comme si quelque chose m’avait appelée à agir ailleurs.

En tous cas, il est une chose dont j’ai bien conscience, c’est que toutes les batailles ne doivent pas être menées, seulement celles qui méritent ton énergie.

Comprenez que j’ai fait un break après ma courte absence et ne suis pas retournée auprès du Neem Tree ni même au monstrueux champ de bataille qu’est devenu le Matrimandir.

J’ai toujours dit que là-bas, pour arriver à leurs fins, les exécutifs buteraient tous les arbres jusqu’au dernier sans état d’âme et encore moins de conscience.

C’est ce que la team de direction n’a eu de cesse de marteler aux quelques personnes qui les ont rencontrées, et de continuer à le faire.

Je ne suis pas non plus maso au point d’y retourner jusqu’à ce que ça finisse un jour par me retourner la tête.

Voilà, comme on dit parfois plus prosaïquement, des gens indispensables il y en a plein les cimetières

On dit aussi qu’Auroville est pleine de bonnes âmes dont l’idéal est d’œuvrer pour un monde meilleur, alors, chacun·e sa part non ?

Il se peut aussi que j’aie mal compris et que tout cela ne soit qu’un (mauvais) rêve.

Bien à vous,

Isabelle