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« Je suis fière de ma commune »

11/01/2015 Bonjour à toutes et à tous,

Je suis fière de ma commune qui s’est distinguée en offrant un pot de fleurs piqué de crayons au rassemblement citoyen #JesuisCharlie.

C’était ce 11 Janvier 2015, jour largement récupéré par des maires et autres personnalités locales.

Je suis fière de la présence de ces gens qui nourrissent des idéaux racistes en temps normal.

Je suis fière d’avoir continué à parler.

Même après que certaines personnes m’eussent intimée de me taire, lorsque j’ai dit haut et fort « HYPOCRITES ! » 

Tout d’abord, je suis fière de la présence de mes vieux amis, 80 et 86 ans de liberté d’expression, qui m’ont sans doute évité le pire.

Ensuite, je suis fière de la présence de toutes ces personnes qui n’ont sûrement jamais ouvert Charlie.

Je suis fière de certain·e·s, autour de moi, qui m’ont conseillé de partir si ces propos ne me convenaient pas, quelle liberté d’expression ?

Aussi je suis fière d’avoir persisté et signé, quand d’autres sont morts pour l’avoir fait.

Je suis également fière de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants.

Enfin toutes celles et ceux qui ont entonné avec conviction et patriotisme « Qu’un sang impur abreuve nos sillons ! »

Je suis fière de ces parents qui ont su formater idéologiquement leurs enfants pour les prochaines élections présidentielles.

Comme je suis fière d’avoir apporté à mes enfants une pensée ouverte et critique, pétrie de curiosité et de questionnements.

Ensuite je suis fière d’avoir introduit, entre autres sources d’info, Charlie à la maison, et jamais la télé.

De plus je suis fière d’avoir dérogé à la règle et pas applaudi ce gargarisme que vous buviez en famille comme du petit lait.

Enfin je suis presque fière du maire voisin qui a confondu barbarisme et barbarie dans sa bafouille…

Et même presque fière de cet autre qui ânonne les principes de la République.

Mais s’acquitte d’amende plutôt que de respecter les quotas de logements sociaux sur sa commune.

Je suis en outre fière que ces discours supposés laïcs et républicains aient détrôné l’art et la culture au profit de la religion.

Je suis fière de la satire de Charb.

De Wolinski et de son insolence, de l’ironie de Cabu.

Je suis fière de la provocation de Tignous.

Comme de la raillerie de Honoré.

Je suis fière qu’une minute de silence ait été plus parlante qu’un discours de faux-culs qui les aurait fait vomir.

Je suis fière qu’ils m’aient inspirée.

Face à l’hypocrisie de ces politiquement corrects, religieusement corrects, sexuellement corrects, socialement corrects, racialement corrects.

Je suis fière de résister à la connerie ambiante.

Je suis fière de continuer à l’ouvrir dans la Petite chronique et ailleurs.

Bien à vous,

Isabelle