« Le consentement en cadeau »

Vous avez aimé :

13/04/2024 Bonjour à toutes et à tous,

Le consentement en cadeau - Crédit photo izart.fr
Le consentement en cadeau – Crédit photo izart.fr

Des décennies plus tard, je compris que je m’étais offert le consentement en cadeau, pour la première fois.

Après que des hommes mal intentionnés m’eûrent imposé la violence de leurs pulsions, j’avais, au fond de moi, cultivé cet espèce de pacte avec moi-même.

Avec qui je veux, quand je veux et où je veux, cela, jamais on ne me le prendrait de force.

Parce qu’au fond de moi, mon corps m’appartenait pour le meilleur alors qu’on m’avait fait subir le pire sans mon accord.

Quelque part, en moi, c’était comme si quelque chose de l’ordre de la réparation prenait place pour écrire une suite heureuse de l’histoire. 

Cette fois-ci, je m’offrirai le choix et personne d’autre ne déciderait pour moi de ce qu’il veut faire avec mon corps.

Je disposerai entièrement de mon désir pour le partager avec qui bon me semblerait.

Ce fut là alors une terrible décision pour tout autre qui eût voulu la prendre à ma place.

Je savais instinctivement que mon corps s’accorderait cet exceptionnel cadeau lorsqu’un jour toutes les conditions requises seraient réunies.

Ce jour-là, je vécus une expérience extraordinaire, bien plus extraordinaire que tout ce que j’aurais pu imaginer.

Je m’étais réappropriée mon corps, le désir était mon seul repère dans cet océan de bonheur où je m’abandonnais enfin.

Par la suite, l’inquiétude de certaines de mes amies quant au plaisir qu’elles n’avaient jamais éprouvé dans les relations avec leurs partenaires, me remplit d’effroi.

Comment était-ce possible de se manquer ainsi de respect, de se mentir à soi-même à ce point ?

Je compris alors que toutes ne s’accordaient pas le pouvoir et la liberté du consentement, ce cadeau à elles-mêmes ne leur était pas encore accessible.

Tout au plus, j’eus espoir qu’un jour elles s’offrent autre chose de meilleur que les clichés dans lesquels elles s’étaient laissées enfermer, puisque maintenant elles savaient.

Bien à vous,

Isabelle