« Mes années collège »

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12/04/2024 Bonjour à toutes et à tous,

Mes années collège - Crédit photo izart.fr
Mes années collège – Crédit photo izart.fr

Je me souviens de mes années collège comme n’étant pas terribles, c’est le moins qu’on puisse dire, voire même passablement désagréables.

A chaque retours de vacances on avait droit à une question récurrente, émanant d’un groupe d’individus masculins, et résumant la plus grande de leurs préoccupations.

Leurs « toujours aussi plate » murmuré sournoisement trahissait explicitement les frustrations d’ados boutonneux et refoulés, associant même, du coup, les seins à un organe sexuel.

Avec le recul, je me dis qu’on aurait du leur demander si leur bite avait grandi, elle, pendant les vacances, ou s’ils avaient enfin des poils au cul.

Mais notre condition de jeunes filles, à l’époque, nous condamnait à mourir de honte face à cette violence verbale jamais nommée et qui nourrissait tant de colères en nous.

L’agression était systématique et nous devions, nous les filles intérieurement rebelles, trouver du répondant pour repousser les agresseurs, apprentis machos en herbe.

Ah ben c’est sûr qu’on a passé beaucoup de temps à se mettre des tartes sur la gueule, en dehors des heures de cours.

Certainement plus qu’à étudier, en cours, des plaidoyers pour le respect du à toute femme, notion quasi ignorée à l’époque, pour cause d’éducation fortement ancrée dans le patriarcat.

Pas étonnée qu’avec la libération de la parole soit aussi née parallèlement la culture de la répartie dont certains avaient un besoin urgent.

Après tant d’années de mutisme multipliées par le nombre de femmes que nous sommes, ce n’est plus du brouhaha de dernier rang qu’on entend, c’est un véritable cri de guerre.

En parlant de ça, paraît-il que je n’étais pas la seule à avoir manifesté, après la séance et par message privé, un besoin irrépressible de célébrer à haute et intelligible voix, notre sororité.

Entre femmes, par et pour les femmes, nous chanterons encore plus fort, refusant à tout jamais de nous taire.

Bien à vous,

Isabelle