« Les poireaux de la panique »

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22/01/2023 Bonjour à toutes et à tous,

Pourquoi les poireaux de la panique ?

Faut vraiment que je vous raconte tout à propos de ces poireaux qui m’ont subitement provoqué une crise de panique

J’étais donc affairée dans le jardin de l’épicerie quand une dame, son panier rempli d’achats, s’approche de moi.

S’il vous plaît, je peux jeter ça où ? Les bêtes ne les mangent même pas… me demande t-elle en plongeant la main dans son sac.

Elle en ressort une grosse poignée de poireaux bien drus bien verts, et leur tord illico le cou, au 3/4 de leur hauteur.

J’étais tellement choquée de la voir me tendre pour le jeter ce qu’elle ne mangeait pas que j’en bafouillais…

Heu… oui je vais m’en occuper, bien sûr… je vais les mettre au compost que je lui réponds machinalement, les mains chargées de poireaux.

Tandis qu’elle s’éloigne sur sa moto, j’ai un cas de conscience lié à une réminiscence.

Si je ne manque de rien à présent, cela n’a pas toujours été le cas lorsqu’il fallait faire bouillir la marmite pour la famille.

Bien malgré moi, j’ai gardé cet automatisme de ne rien gaspiller, voire de tourner à l’économie, mais aussi de souvent cuisiner ce qui n’est pas jugé apte à l’être.

Des années de récupération de fruits et légumes trop mûrs, trop tachés ou trop tordus et destinés au compost dans un magasin bio m’ont forgé une solide réputation de cuisinière de l’impossible !

Donc voilà, j’avais ces poireaux en main avec impossibilité de les jeter, complètement incompatible avec une démarche en conscience.

Alors je les ai fourrés dans les sacoches de mon vélo.

Si je vous dis que ça fait au moins trois ans que je ne m’étais pas fait une soupe de poireaux, celle-là même dont je viens de m’envoyer deux bols.

De plus, elle est excellente car j’ai rajouté ce que j’avais sous la main, enfin plutôt dans le frigo, c’est à dire une racine de tapioca.

Bon ça va, même si je cuisine très peu à présent, je n’ai pas (trop) perdu le coup.

J’en veux pour preuve un végétarien strict qui a fait une entorse à son régime par la faute de mon poulet à l’ananas caramélisé et nuggets de lentilles corail…

Certes, il a résisté au premier tour de table, mais au second il s’est littéralement jeté dessus… et d’ailleurs il m’en parle encore !

Ce qui me réjouit le cœur, moi, c’est que j’ai encore de la soupe pour demain.

Bien à vous,

Isabelle

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