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« Papaoutai vers un hymne mondial »

08/09/2013 Bonjour à toutes et à tous,

En vérité, quand j’ai écouté cette chanson de Stromae, ça m’a plutôt gênée…

Avec près de 40 millions de vues sur You Tube en trois mois, Papaoutai vers un hymne mondial ?

Chanter ce que de (trop) nombreuses femmes vivent, seules avec leur(s) enfant(s) on connait bien…

Ça raconte des souffrances qui devraient rester certes de l’ordre de la pudeur, du non-dit, me semblait-il.

Mais j’ai senti autre chose après avoir rencontré tant de personnes autour de moi qui adoraient ce titre.

Enfants, ados, adultes, le tout confondu, et même pour des couples, cette chanson dépeignait une impression vécue par beaucoup.

Et de plus plébiscité par les utilisatrices-teurs du net !

Parallèlement, d’autres chiffres sont tombés sur la radio française, il y a quelques jours presqu’en écho à mes considérations internes.

Le sondage IPSOS – Le Secours Populaire qui publie le baromètre annuel sur la précarité en France tire le signal d’alarme.

En effet, au cours des 12 derniers mois, 62% des femmes à la tête de familles monoparentales disent avoir éprouvé des difficultés.

Principalement financières et importantes pour se procurer une alimentation saine et équilibrée.

En outre, 61% précisent que c’est pour payer les charges inhérentes au logement.

Et 49% pour payer certains actes médicaux.

La pauvreté a un visage de femme en France, précisément de femme seule avec enfants, une majorité invisible.

Puisqu’elle agit principalement dans l’ombre du commun des consommatrices-teurs, une économie parallèle en quelque sorte.

Rien de tel que les locaux du Secours Populaire, justement, on l’on ne croise que sa semblable pour se vêtir.

Pour se nourrir, le seul rayon des supermarchés qu’elle vide s’appelle Bonnes affaires.

Celui que la majorité des clients ne fréquente pas.

Quant aux soins, pour les interventions chirurgicales onéreuses, parait-il que des praticiens proposent autre chose.

Par exemple de moduler leurs honoraires face à la dépense engagée.

Apparemment, vue la modification des schémas auxquels on se référait autrefois, il doit y a voir beaucoup de petits Stromae.

Ils ont peut-être du se reconnaître dans la chanson.

Par conséquent, on ne pourra pas nous faire croire que c’est le mariage qui est en cause !

Comme si rouler des mécaniques auprès des minettes ou énumérer ses conquêtes ne sert plus à se faire aimer du public.

pas plus que le récit de ses viriles virées entre potes…

Peut-être que de se raconter sans fard, avec ses tripes et ses mots, ça touche plus le coeur des gens ?

L’empathie serait-elle enfin au goût du jour ?

D’ailleurs ce belge de Stromae dit avoir beaucoup été inspiré par un autre belge.

Et en a de plus le même langage expressif.

Le grand Brel, justement, chantait déjà quelque chose comme cela…

Bien à vous,

Isabelle