« Quand le bâtiment va, tout va mal »

11/04/2013 Bonjour à toutes et à tous,

ESADSE

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En ces temps de remises en question, hormis le climat politique, il y a aussi le réchauffement climatique qui demeure préoccupant.

Quand on sait que le chiffre de la population mondiale ne cesse d’augmenter, se pose également un problème de logement pour tous ces êtres à venir, et qui dit logement de nos jours, dit majoritairement bétonnage…avec des milliards de tonnes de ciment qui produisent, hélas, des milliards de tonnes de gaz à effet de serre.

En effet, la production d’une tonne de ciment dégage une tonne de CO2, et représente environ 5 % de l’émission totale des gaz à effet de serre.

Le ciment artificiel, est une recette par ailleurs savamment mise au point en 1840 par un certain Louis Vicat, ingénieur français des Ponts et Chaussées, qui n’en dépose pas le brevet et l’offre en don universel.

Le ciment Portland, également appelé « or gris », est la base du premier ouvrage en béton coulé au monde, le pont du Jardin des Plantes à Grenoble, construit par Louis et  son fils Joseph Vicat, en 1855.

Vous connaissez sans doute également le ciment Prompt, avec une prise estimée entre 3 et 8 mn, sa fabrication tient depuis plus de 150 ans à l’exploitation d’une carrière de pierre souterraine particulière, à Saint Martin le Vinoux dans l’Isère.

Mais comme on en revient toujours aux voies de la sagesse, c’est maintenant un savoir faire vieux de 2000 ans et emprunté aux romains qui revient en poupe pour palier aux désastres écologiques causés par le bétonnage à outrance et les inconvénients liés à sa fabrication.

Et l’on redécouvre l’usage de la pouzzolane, cette roche naturelle issue des régions volcaniques. Le mortier constitué de cette roche est d’une légèreté et d’une solidité réelles avec une extrême résistance à l’eau.

Pour preuve, des ouvrages romains subsistent jusqu’à nos jours comme le Panthéon de Rome avec la plus grande coupole du monde en béton non armé.

L’avantage d’utiliser la pouzzolane est de ne pas recourir à la chaleur pour former du ciment, donc aucune émission de gaz.

Enfin il reste à souhaiter que ces recherches soient associées à des pratiques du style de celles des architectes et urbanistes japonais, très respectueux du Développement Durable qu’ils associent comme constante à leurs concepts .

Chacune de leurs réalisations intègre un élément de la nature, toitures végétalisées, façades de bois, murs de pierres…pour que l’homme puisse continuer à vivre en symbiose avec la nature, sans se couper d’elle.

Suivant ce principe, les îlots d’immeubles ne sont plus conçus comme des blocs cubiques cadencés par des espaces verts épars répondant juste à un quadrillage répétitif.

Une telle conception de l’habitat ne profite à aucun des habitants du quartier, ceux-ci n’ayant même pas été interrogés au sujet de leurs besoins…

En effet, celui qui rentre en fin de journée avec le coffre plein de courses effectuées en voiture dans la grande surface de périphérie n’éprouve plus aucun besoin de sortir de son ghetto une fois la porte fermée.

C’est pour cela que sont maintenant pensés des lieux à vivre où se croisent restaurants à l’étage, club de sport en terrasse, logements intermédiaires, jardins intérieurs et cheminements piétons, tels que pressentis à l’époque par Le Corbusier.

Et face à la déconstruction immodérée d’anciens bâtiments existants, un mouvement de créateurs soucieux de Développement Durable réfléchit à donner une seconde vie à des ouvrages ayant perdu leur vocation première.

Un exemple proche est l’utilisation des anciens bâtiments de la Manufacture Royale d’Armes par l’Ecole Supérieure d’Art et Design Saint Etienne, une magnifique reconversion de l’espace.

Reste à souhaiter que le savoir des anciens trouve un écho dans cette citation, on ne peut plus actuelle :

Celui qui oublie ses racines n’atteint jamais sa destination

Bien à vous,

Isabelle