« Rappelle-toi maman »

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08/10/2023 Bonjour à toutes et à tous,

Rappelle-toi maman - Crédit photo izart.fr
Rappelle-toi maman – Crédit photo izart.fr

Allez, fais un petit effort, rappelle-toi maman… qu’il me dit sur un ton condescendant que je déteste, parce que je ne suis pas encore complètement gâteuse.

Bon, mettez-vous d’abord dans la peau d’une mère de famille nombreuse qui vit en Inde à 8000 km de ses enfants, tous adultes.

Ajoutez à ceux-là des partenaires et des petits-enfants, plus autant d’anecdotes que de vies bien remplies aux 4 coins de la France.

Alors le Allez, fais un petit effort, rappelle-toi maman, j’en peux plus de l’entendre.

Parce qu’il faudrait que je me souvienne précisément de ce que chacun m’a raconté il y a une heure, un jour, une semaine ou un mois.

Qu’il s’agisse des voyages passés ou à venir de l’un qui comptabilise bientôt une quarantaine de pays visités ou de leur chronologie, y’a pas, je ne mémorise pas.

Quand ce n’est pas un autre qui s’indigne que je n’aie pas reconnu le nouveau casque de vélo, celui d’après l’accident, et pire, que je le confonde avec celui resté en Inde !

Ben non j’avais pas remarqué la couleur noire ni la forme aérodynamique de ce dernier, surtout je n’avais jamais vu l’ancien !

Oui, de plus je me fous royalement d’ailleurs de ses histoires de vélo qu’il me ressasse à longueur de journée, excellente déduction !

Après, il faut que je me souvienne également des dates des vacances des petits-enfants pour ne pas paraître trop déconnectée de la vie scolaire en France, et pourtant…

Dans un autre registre, il me faut me rappeler que les bébés nageurs c’était pour l’un mais pas pour l’autre, puis qu’un va démarrer les cours de céramique et finalement pas ceux de gymnastique.

Comment voulez-vous que je devine comment se déroule une journée à la crèche ou comment est orchestrée la vie familiale à l’autre bout de la terre ?

En fait voilà, chacun me parle comme s’il était enfant unique.

Heureusement, ils ne sont pas tous bavards au téléphone et n’ont pas la même fréquence pour m’appeler.

Moi, c’est simple, je ne les appelle jamais, déjà à cause du décalage horaire, puis de leur travail, leur vie privée et surtout parce que je ne suis pas une mère intrusive.

On partage régulièrement des informations intrafamiliales via les messageries des réseaux sociaux et cela suffit amplement pour avoir des nouvelles.

Alors s’il vous plaît, un petit effort, hein, faut pas abuser, j’ai une vie, moi…

Bien à vous,

Isabelle