« Ta mère sur le porte-bagage »

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27/10/2019 Bonjour à toutes et à tous,

Ta mère sur le porte-bagage, ça t’est déjà arrivé ?

Quand on était petit, on se lançait parfois de super insultes genre… Ta mère sur un vélo !

J’avoue que c’était nul, certes, mais ça nous faisait tellement rire, comme des gosses quoi !

Surtout que la plupart de nos mères circulaient… à vélo !

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J’ai pourtant jamais ri autant que ce jour où je suis montée sur le porte-bagage de mon vélo.

Oui, vous avez bien lu, sur le porte-bagage de mon propre vélo.

En outre conduit par J. et en amazone même, si si.

Ah mais non mais je ne pouvais plus continuer comme ça derrière, à califourchon avec mes guibolles pliées en deux.

Et le mal de cul, désolée, je peux pas dire ça autrement… surtout lorsque J. s’est pris une ornière sur la route.

J’ai hurlé là pour le coup… ARRÊTE-TOI TOUT DE SUITE ! FAUT QUE JE DESCENDE ?

Cependant, au début, faut que je vous raconte, il avait eu une idée de génie.

« – Ecoute, je vais ramener le scooter chez le loueur, et toi tu vas suivre en vélo, et puis je te ramènerai… sur le porte-bagage !
– Ah ouais, tu crois que ça va le faire ?
– Avec l’assistance électrique pas de problème 😉
– Bon ben d’accord…

– Et moi au retour, je prends mon vélo pour partir ensuite direct à Pondy 🙂 »

Est-ce que j’avais vraiment le choix d’ailleurs ?

Et puis j’avoue que l’idée me faisait rire, retomber en enfance

C’était ça ou, après avoir posé son scoot en emmenant tout son barda, il devrait de là attraper un rickshaw pour se rendre en ville.

Puis ensuite prendre un bus couchette de nuit et rejoindre ses ami·e·s le lendemain même comme prévu, bla bla bla…

Encore eût-il fallu que nous soyons prêt·e·s pour cette option, mais le timing et l’Inde ça fait deux.

Alors on est parti comme ça, tous deux, tranquilles, moi devant en vélo et lui derrière en scoot qui me suivait.

Et puis il m’a dit, vas-y, pousse le un peu ton vélo sur la ligne droite, on va voir à combien il peut monter…

Moi, je vous jure que j’avais jamais poussé la vitesse à plus de 2 sur le compteur et là, je me suis enhardie 🙂

3,4,5 vitesses… et 20.5 km au compteur, elle peut le faire, j’étais refaite !!!

Bon, à un moment, il m’a dit moi je pars devant faire les papiers et payer, et toi tu me rejoins.

De plus, si je ne trouvais pas le magasin de scoot, on se retrouverait vers le marchand de plantes en bord de route 🙂

Oui, c’est ça, là où il y a un lac avec des lotus, tu te rappelles ? et toi tu réponds ouais, ouais sans faire ta maligne 🙁

J’avoue que parfois faire fonctionner mon cerveau de vieille à la vitesse de celui d’un nomade de 30 ans…

N’empêche que je suis arrivée pile à l’endroit du loueur, sans buter de vache, ni écraser de chien, ni shooter de scoot, ni me prendre de pare-buffle.

Et là, il m’a dit d’abord dit tout sourire, allez on rentre, monte 🙂

« – MAIS T’AS PLUS DE BATTERIE LÀ !!!… T’AS VU… T’AS PLUS DE BATTERIE !!!« 

Ah… j’ai plus de batterie… rien vu moi…

Il me semblait juste qu’il avait des à-coups bizarres en arrivant, mon super vélo électrique.

Je me suis donc assise à califourchon sur le porte-bagages, plus mal que bien, et il a commencé à pédaler, pédaler, pédaler.

Comme un bon fils qui ramène sa vieille mère, peinant et transpirant dans les côtes avec les montées et tout et tout.

C’est à ce moment précis que j’ai crié.

Et qu’il s’est arrêté parce qu’autrement… j’allais finir à pieds 🙁

Par conséquent, et pour la première fois de ma vie, j’ai essayé de monter en amazone…

Alors là, miracle, ça a été tout de suite tellement plus confortable !

Certes, une fois que j’aie eu bien sûr compris le système de balancement pour ne pas rouler tous deux dans le ravin.

Et aussi dès que j’aie eu trouvé une prise pour m’agripper sur le vélo et lâcher enfin son tee-shirt.

Soudain, en quittant la route goudronnée j’ai commencé à prendre un fou rire irrépressible…

Parce que je me suis alors souvenue de la blague que j’lui avais racontée juste avant de partir.

« – Alors, tu sais comment elle s’appelle Ta mère en vélo ?
– Ah ah ah ! Allez refais-là encore !
– Et ben voilà, c’est exactement ça, avec ta mère en amazone sur le porte-bagage, c’est un
cyclo-mother ???« 

Et comme deux minables on est rentré riant aux larmes, sans témoin sur le chemin plein de boue et de cailloux.

Bien à vous,

Isabelle