« C’est toi maman ? »

17/10/2020 Bonjour à toutes et à tous,

« – C’est toi maman ? »

La première fois qu’on m’avait posé cette question, c’était dans le Jharkhand.

Quand un veau en pleurs avait accouru à ma rencontre au bord d’un lac, me posant cette même question, son cou tendu vers moi désespérément…

La seconde fois c’était en France.

J’avais frappé à une porte pour le recensement, et une petite voix m’avait demandé avec anxiété c’est toi maman ?

Et à chaque fois, instinct de maman sans doute, que ce soit le petit d’un humain ou d’un animal, ça me brise le cœur…

Ce lundi-là vers 13:00, je roulais en vélo sur le chemin, lorsqu’en plein croisement j’aperçus un chiot assis sur la terre rouge.

Il devait être âgé d’un à deux mois, tout au plus…

M’arrêtant à sa hauteur, je constatais qu’il était déjà fort mal-en-point, les yeux collés, le corps couvert de croûtes et la tête ballante.

A cet endroit-là, et avec la chaleur de l’après-midi il ne resterait pas longtemps en vie.

Mais n’ayant en tête personne à qui le confier, je jugeais plus sage de le laisser là, à la vue de tout le monde, espérant qu’une bonne âme prendrait pitié de lui.

Le jeudi, je garais mon vélo sur le parking de notre jardin partagé.

Mais quelle ne fut pas ma surprise de voir soudain ce même chiot courir vers moi !

Et d’une, je me demandais comment il avait survécu, et de deux comment il avait atterri ici !

Lui posant la question de vive voix ; oui je parle toujours aux animaux (!), il se mit alors à pleurer et hurler à la mort de plus bel, damned…

Soudain, la jeune chienne de la maison déboula à son tour, lui réservant le meilleur accueil, même si elle était un peu brute dans ses gestes.

Alors que je ne comprenais toujours rien à cette histoire, ce fut mon ami A. qui m’apporta la clé du mystère.

Sa vieille chienne morte pas même une semaine plus tôt, il me disait alors que cette jeune reccueillie serait la dernière, après il n’en n’aurait plus.

C’était sans compter sur la compassion d’une de ses amies, qui, trouvant le chiot exactement là où je l’avais vu, le lui avait amené !

En remplacement de ta chienne morte, avait-elle dit…

Il n’eût pas le cœur de refuser ce chiot orphelin, d’autant plus que c’était un mâle et que jusqu’à présent il n’avait adopté que des femelles.

ici, à proximité des villages, c’est quand même toujours mieux d’avoir un chien pour éloigner les autres bêtes ou même congénères attirés par les femelles.

Tout en m’expliquant ceci, A. avait pris le chiot, qui bien callé dans ses bras, s’endormit immédiatement.

C’est ce qu’on appelle tomber entre de bonnes mains, non ?

Bien à vous,

Isabelle