« Dans les sous-sols glacials de l’aéroport »

03/01/2021 Bonjour à toutes et à tous,

On eût dit qu’était improvisé là, dans les sous-sols glacials de l’aéroport, un campement d’urgence digne de la dernière guerre

Deux personnes me hélèrent alors que je tentais pour les derniers mètres, étant seule sur le parcours, de passer sous la rubalise pour faire au plus court.

En effet, je commençais à en avoir vraiment assez de toutes ces singeries de labyrinthes, de barrages filtrants et autres barrières de protection…

Non non Madame, vous finissez tout le parcours entre les lignes ! me cria une femme au premier stand de la Protection Civile.

L’absurdité à la française ne faisait que commencer, gardons nos distances…

On me fit remplir là un premier papier sur lequel je déclinais mon identité.

Les réponses seront tout aussi fausses que celles déjà remplies et remise dans l’avion à l’arrivée en France et les suivantes réclamées ici-même.

Marre, c’est dit.

A l’ère numérique, comment est-il possible qu’on nous fasse encore remplir document papier sur document papier ?

Alors que toutes les informations ont déjà été fournies maintes fois.

Et qu’il suffirait de les enregistrer et de les numériser une fois pour toutes, puis ensuite consulter mon dossier !

Ensuite au second stand, toujours de la Protection Civile, ou s’ennuyaient fermement quatre personnes, je recommençais le même cinéma.

Cette fois-ci, on me remit un document pourtant un numéro avec un U écrit en lettre capitale, avec pour consigne de me rendre à un 3e stand.

Oui, parce qu’à la vitesse où se déroulaient les choses, j’avais peur de rater ma correspondance et donc signalé le truc aux bénévoles…

Dans l’idée, le U comme urgence était censé me faire passer en priorité pour avoir rapidement mes résultats, ce qui ne fut absolument pas le cas dans la pratique.

Je reculais brusquement la tête lorsque l’écouvillon commença à me racler une narine, puis rebelote de l’autre côté, avec saignement de nez en prime.

Je venais de tester l’effet eau dans le nez comme à la piscine, comme annoncé par le décrotteur de service, merci.

Le plus sordide restait à venir, dans l’espèce de camp où l’on nous avait parqués en attendant l’appel de notre numéro.

C’est ainsi que je sympathisais avec une jeune Argentine ayant déjà raté sa correspondance pour cause de résultats tardifs…

Imaginez que vous ne maîtrisiez pas la langue locale, mais très bien l’anglais et l’espagnol.

Et qu’une espèce de marchande de poisson brandisse un mégaphone, pour crier, et uniquement en français, tous les numéros convoqués.

Si je vous disais 461678 en anglais parmi une dizaine d’autres numéros, vous feriez quelle tête ?

Un autre voyageur de langue anglaise se rapprocha de nous, ayant lui-même raté son vol pour la même raison.

Je choppais au vol le numéro de la petite, et la poussais dans la file d’attente, aussitôt celui-ci annoncé.

Et bien sûr, personne autour pour les aider, bienvenue en France, gardons nos distances…

Je dûs attendre qu’environ une trentaine de personnes soient passées aux résultats pour qu’on m’appelât à mon tour.

U comme urgent qu’il avaient dit, ça ne vous prendra qu’une dizaine de minutes

Après un dernier contrôle administratif, je me dirigeais donc vers la sortie de l’aéroport à toute vitesse pour y rentrer à nouveau.

Et repasser aux contrôles pour présenter une nouvelle fois tous mes sacs et valise…

Au fait, j’ai oublié de vous dire, résultat négatif.

Bien à vous,

Isabelle