« De l’eau jusqu’à la culotte »

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20/11/2021 Bonjour à toutes et à tous,

Je fus soudain confrontée à l’inquiétante réalité d’avoir de l’eau jusqu’à la culotte.Tout avait commencé lorsque nous prîmes tous trois congé

Tout avait commencé lorsque nous prîmes tous trois congé des dernières personnes encore présentes à l’anniversaire.

L’énorme orage semblait s’être alors quelque peu dissipé, malgré une pluie encore battante et des éclairs épars.

Nous étions plongés dans le noir complet depuis plus d’une heure, et un match de foot attendait l’un d’entre nous.

La première mauvaise surprise fut pour notre amie de retrouver sa moto au sol, vidée d’une partie de son essence et surtout baignant dans l’eau.

Elle ne démarra pas sur le coup, mais sans doute le ferait-elle plus tard, car nous avions projeté de nous suivre pour rentrer.

Pour notre part, le scooter électrique démarra sans broncher et nous allions ouvrir la route avec nos phares.

A la vue de la rivière qui déboulait sur ce qui était une route quelques heures plus tôt, mon premier instinct fut de ne pas aller plus loin.

Mais comme d’autres personnes s’étaient déjà engagées, nous suivirent.

La moto refusant définitivement de repartir, nous entrâmes dans les flots, poussant nos engins comme les autres qui nous précédaient.

Mais à un moment, alors que j’avancais péniblement dans le noir au milieu de l’eau boueuse, sans rien sur lequel m’appuyer, je pris peur.

Peur de la force de l’eau qui, petit à petit, m’encerlait de plus en plus et surtout montait de plus en plus haut.

C’est alors que je pus agripper l’arrière du scooter pour éviter de chuter dans les remous, et surtout éviter la violence des flots qui continuaient de monter.

Mais peu après, à la lumière de ma lampe de casque, nous distingâmes un groupe de motos et d’individus stoppés au milieu de la route.

La moto de notre amie avait chuté et personne ne pouvait ni aider ni avancer, car impossible de lâcher nos engins ni de la dépasser.

Ceci ne fit que rendre la situation déjà critique encore plus angoissante, car quand on se sent prisonnière de l’eau qui tourbillonne et monte de toute part, la panique n’est pas loin.

A ce moment, je pris vraiment peur, surtout lorsque tous mes efforts pour garder mes chaussures aux pieds s’avérèrent vains.

L’une d’elle surgit soudain à la surface des tourbillons, et je la vis, à la lueur de ma torche, être soudain emportée à une vitesse folle…

Je n’avais plus qu’une chaussure aux pieds à présent, mais de l’eau jusqu’à la culotte…

Les cailloux que roulaient les flots me heurtaient les chevilles, quand celles-ci ne se tordaient elles-mêmes dans des trous insoupçonnables.

Nous ne savions même plus ni où nous étions, ni combien de mètres il nous restait à parcourir avant de trouver un jour la terre ferme.

Nous croisâmes alors une famille avec deux bébés qui arrivait en sens inverse et renonça à avancer davantage après notre récit catastrophique.

Arrivée à la hauteur de mon amie, et alors que je lui annonçais avoir perdu ma chaussure gauche, elle m’annonça avoir perdu… sa chaussure droite !

Je lui tendis alors ma rescapée et elle put repartir sur sa moto chaussée des deux pieds, sans lâcher les gaz cette fois.

Oui parce qu’un jeune indien, seul expert pour démarrer l’engin, du faire une seconde tentative après une première avortée…

Une autre mauvaise suprise m’attendit à la maison alors que tout au long du trajet, trempée jusqu’aux os, je ne rêvais que d’une douche chaude.

Coupure d’eau…

Bien à vous,

Isabelle

Bien que la pluie se soit vaguement calmée,