« Et bon réveillon qu’elle a crié »

23/12/2020 Bonjour à toutes et à tous,

Et bon réveillon qu’elle a crié tandis que je dévalais les escaliers au plus vite pour ne plus l’entendre !

J’étais arrivée en avance d’environ une quinzaine de minutes au meeting avec la Fondation, le dernier de mon process.

Et j’avais juste eu le temps de croiser le couple convoqué au rendez-vous précédent.

Ils étaient restés grosso-modo une dizaine de minutes en entretien.

Seule dans la salle d’attente, j’admirais les traces de doigts et les marques noires sur les murs, trouvant l’endroit assez déshumanisé.

Une amma était passée, avait posé une tasse vide et sa soucoupe sur la table basse.

Puis elle était partie et revenue en reprenant ses tasse et sous-tasse toujours vides.

Soudain, dans les escaliers, j’ai vu monter quatre à quatre le gamin-qui-tête-sa-mère.

Suivi de ses parents qu’accompagnait un vieil homme.

Mais on s’est déjà vues, dit-elle en m’apercevant.

Oh ta gueule… que j’aurais aimé lui répondre d’emblée, expression empruntée à mon amie L. et qui résume tellement bien ce genre de situation !

Tu sais, c’est la dame de l’autre jour pour le visa, rajouta t-elle à son mari.

Mais celui-ci ne l’entendait pas, occupé qu’il était déjà à régler un dessin animé pour le gosse, sur son téléphone.

Pauvre gosse, muselé entre sein et écran

Et vous êtes de quelle région de France ? poursuit-elle, malgré mon désir manifeste de ne pas vouloir communiquer davantage.

Voyons, que vais-je répondre, pas du tout envie de raconter ma life…

De la région lyonnaise, lâchais-je laconiquement.

Oh nous sommes voisins, Valence pour nous ! s’enthousiasma t-elle

Ah merde…

Et nous prenons notre avion cet après-midi, elle poursuivait son monologue…

Ok.

On m’appela dans le bureau, ouf !

Entretien solennel ponctué de trois ou quatre questions, mon avant Auroville, mon après Auroville, puis quelques notes… j’étais remerciée et libérée.

Houlà là, mais c’est super rapide, 3 minutes à peine ! ne put s’empêcher de crier la femme dans la salle d’attente, me voyant réapparaître.

Oh ta gueule ! (bis).

J’esquissais un vague sourire et les saluais brièvement tout en m’engouffrant dans la cage d’escalier.

A ce moment-là, j’entendis résonner cette phrase mais tellement décalée dans le contexte actuel…

Et bon réveillon !

J’avoue en avoir bafouillé de surprise…

Heu, merci… heu… vous aussi… vite, sortir et respirer un grand bol d’air !

Bien à vous,

Isabelle