« Et si on ne gardait que les lettres d’amour »

12/06/2017 Bonjour à toutes et à tous,

Cette idée de correspondance écrite et vouée à disparaître me taraude, vous avez du le comprendre…

De toutes façons, je suis sûre que ça va faire comme pour les vinyles.

Tout beau tout neuf, on a crié victoire avec l’arrivée des CD qui devaient soi-disant révolutionner le monde du disque…

Remisées nos bonnes vieilles galettes noires, pfff !!!

Tu parles, moins de 20 ans après, les vinyles sont devenus des collectors.

Et nombre d’artistes sortent actuellement des albums sous cette forme.

Une preuve que cet engouement n’est pas pure fantaisie ?

Déjà les jeunes n’achètent plus aucun CD…

Pire, le seul rare support audio en matière de musique qu’ils achètent et vénèrent quasiment, c’est le vinyle

J’en avais offert un, après le concert de Chilly Gonzales que nous avions vu ensemble, à l’un de mes kids.

Ce dernier s’est ensuite offert un vinyle de Ludovico Enaudi dans les mêmes circonstances !

Bon, alors voilà, de la même façon, je préconise qu’on dédie le courrier papier à une seule chose.

Il sera réservé à… la correspondance présentant une valeur familiale et/ou sentimentale.

Ben oui, si on ne gardait que les lettres d’amour pour échanger des lettres, par exemple ?

Le reste, facture, rendez-vous, compte-rendus, comptabilité, publicité, documents administratifs… serait traité et archivé en mode informatique.

Perdus ou pas, quelle importance d’encombrer notre espace matériel avec des documents du genre ?

Comme me disait M. qui relisait avec bonheur ses petits mots de colo Mais nous, on n’aura plus rien de tout ça 🙁

Et puis, pendant qu’on parle d’espace matériel, on pourrait aussi tourner la page avec certaines commémorations.

Elles commencent à devenir vraiment PESANTES, alors si on les dématérialisait de même ?

J’avais une douzaine d’années quand mes parents m’ont traînée à travers les ruines calcinées du village d’Oradour sur Glane

L’horreur visuelle et l’énergie négative des lieux m’ont poursuivie durant des décennies.

Je ne veux rien de tout cela pour les générations futures.

Un support numérique pourra tout aussi bien faire l’affaire, pour peu que l’événement les intéressât.

Qu’on ne promène plus des enfants sur ces lieux de souffrance, ces champs de bataille.

Le devoir de mémoire n’est pas de rouvrir les plaies ou de raviver les blessures…

Oui, la guerre a traumatisé nombre de grands-parents actuels durant leur enfance.

Mais ce n’est pas de cet héritage que les enfants ont besoin pour se nourrir.

Qu’ils découvrent autour d’eux et cultivent sans modération, la beauté et la bonté, la joie de vivre.

Ainsi tout comme la générosité, le partage et la confiance en eux et en les autres doit les habiter.

Sortez vos lettres de fiancé-e-s, vos chants d’amour, vos bonheurs de tout jeunes parents, vos premières vacances !

Et mettez-les au grand jour et au soleil, dans autant d’albums à savourer en famille 🙂

Bien à vous,

Isabelle