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« J’ai encore retrouvé une vieille connaissance en Inde »

14/03/2019 Bonjour à toutes et à tous,

C’est dingue, j’ai encore retrouvé une vieille connaissance en Inde !

Mais sans doute d’une autre vie 🙂

Mes compagnons de voyages étaient alors focalisés sur le selfie du siècle entre la charrue et les bœufs… enfin les zébus du laboureur.

Et au loin, une toute petite mémé de rien du tout sortie de nulle part m’a fait un discret signe de la main tout en venant à ma rencontre.

Et m’a fait comprendre, avec son doigt, qu’elle voulait que nous soyons ensemble sur la photo.

Elle était trop mignonne, je me suis exécutée malgré mon dégoût prononcé pour la chose.

Sur mon téléphone, elle touchait son portrait puis le mien, toute heureuse de nous voir réunies sur le même cliché.

J’ai pris ses mains entre les miennes, pas besoin d’en dire plus.

Dommage, je n’ai pas pu la suivre alors qu’elle m’invitait à aller boire un jus de canne ensemble.

Inconsciemment, une fois l’émotion passée et les kilomètres avalés, je me suis dit, et si c’était toi, maman, qui me faisait un petit coucou 🙂

Quittant Udaipur la jaune, le changement de décor est surprenant en traversant les villages tribaux.

Et si retrouve des bufflonnes sur les routes, la culture en terrasses de pois chiches, d’orge et de canne à sucre m’était inconnue jusqu’alors.

En blaguant, j’ai pris soin de demander à notre chauffeur s’il était sobre avant de nous conduire dans la montagne…

Car pour fêter Shivaratri, les gens consomment marijuana, opium et alcool en dansant toute la nuit dans les temples !

Nous traversons un petit village célèbre pour la variété de bananes cultivées qui ne sont cultivées qu’ici.

J’ai écrit vite fait phonétiquement Kelvala, mais impossible de géolocaliser le lieu sur Google Maps

Et comme je ne suis résolument pas un ATM, j’en profite pour acheter des oranges à offrir aux personnes rencontrées en route.

La route sillonne entre les petits huttes pointues d’herbes sèches et les murs crépis de galettes de bouses de vache qui durcissent au soleil.

Dans les champs, les châles aux couleur vives des paysannes contrastent avec le vert tendre de l’orge nouvelle.

Curieusement, des arbres sans feuille tapissent la montagne, on dirait qu’ils sont morts ou que le paysage a brûlé.

Seuls de gros manguiers bien verts et repérables de loin animent le tableau.

Si chez nous, il y a des voitures de partout et personne sur les chemins, ici c’est tout le contraire !

Des grappes de petits enfants agitent leurs mains dans notre direction, en souriant.

Je ne peux résolument pas imaginer des petits français faire de même en croisant une voiture remplie d’individus à la peau noire !

Au Ranakpur Jain Temple, où il est interdit d’entrer avec du cuir, mon sac est passé pour du pur plastique.

Non, je n’en suis pas fière, passons…

Soudain, une bande de singes prend la voiture d’assaut et provoque une belle panique à bord tandis que nous abordons le retour.

Evidemment, il n’y avait qu’une qui dégustait des mandarines toutes fenêtres ouvertes 🙁

Un peu plus trad, les yeux mi-clos j’observe l’étrange couleur laiteuse que prend le ciel au coucher du soleil.

Mais je ne peux résolument pas dormir parce que j’en ai encore plein les mirettes.

Sur la deux fois deux voies, nous attend une dernière frayeur.

Cependant ce ne sont ni camions qui roulent de front, ni les cars aux klaxons débridés qui la provoquent…

Un vol de gros oiseaux blancs fonce droit dans le pare-brise et nous fait instinctivement baisser la tête avant de rétablir sa trajectoire in extremis…

Bien à vous,

Isabelle