« Jamais de bus le dimanche »

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09/07/2023 Bonjour à toutes et à tous,

Jamais de bus le dimanche - Crédit photo izart.fr
Jamais de bus le dimanche – Crédit photo izart.fr

Jamais de bus le dimanche que je réponds au jeune homme, qui, sa valise à la main, cherche l’arrêt pour se rendre à Pondy.

Jamais de bus le dimanche ! s’exclame t-il les yeux écarquillés, pour confirmer mes dires.

Pour en avoir fait l’expérience, je puis vous affirmer que non, Monsieur…

Sur ces bonnes paroles, je le laissais avec ses amis qui se déplaçaient eux, en scooter.

Moi, je venais de faire presque six kilomètres de marche dans la forêt, partie de très bonne heure, et m’apprêtais à me poser en terrasse avant de rentrer.

L’idée m’était venue de faire un crochet alors que j’étais sur le chemin du retour, et je m’en félicitais.

Je n’ai pas de programme de route, donc j’improvise mon itinéraire au fur et à mesure de ma progression.

A peine si, à cette heure matinale, je croise un cycliste ou un jogger, dans la nature tout juste réveillée, et c’est tant mieux.

Chemin faisant, c’est une aubaine pour moi de dégoter, par hasard, un gros pied d’agave chargé d’une vingtaine de rejetons prêts à planter.

Comme il a beaucoup plu dans la nuit, j’observe des empreintes toutes fraîches sur la terre rouge et sablonneuse.

Celles d’oiseaux croisent celles de vaches qui croisent celles de chèvres, de daims, de sangliers et autres ongulés.

Ailleurs, c’est un pied humain qui s’est frayé le passage.

J’arrive enfin à cet endroit quasi désertique de la forêt, sinistré depuis peu à grands coups de tronçonneuses et de débroussailleuses.

En face, je vois déjà des hommes s’activer pour poursuivre le massacre

Je ne peux m’empêcher de songer aux travailleurs de la forêt, légitimes eux, donc on a coupé les ressources du jour au lendemain.

Comme des relents de grand remplacement planent dans l’air, ici aussi.

On prépare le terrain pour accueillir des hordes de touristes, stratégie bien plus juteuse pour remplir les caisses de ce qui pourrait bientôt ressembler à un Disneyland.

Mais au moment présent, personne ne sachant ce qu’il adviendra du rêve de Mère, on continue d’avancer en confiance.

Bien à vous,

Isabelle