« Je manie la truelle indienne »

22/06/2020 Bonjour à toutes et tous,

Je manie la truelle indienne, et cela n’a rien d’extraordinaire.

Ici au moins en Inde, les hommes et les femmes sont habitué·e·s à faire les mêmes travaux, de force ou de précision.

J’ai souvent vu les femmes sur les chantiers porter le ciment ou le sable sur leurs têtes pour aider leurs maris.

Donc ici, ce qu’il y a de bien, c’est qu’il n’y a aucun préjugé sur les capacités physiques des femmes.

Tout au plus l’autre jour ce sont des hommes venus récupérer le plastique et la ferraille qui ont été très étonnés.

Voir des femmes et hommes occidentaux travailler dans une déchetterie – le plus bas de l’échelle sociale en Inde – c’était vraiment un spectacle inhabituel…

Mais ici l’entreprise tourne grâce aux emplois des femmes, elles maîtrisent toutes le process de la gestion des déchets.

Parfois, l’une des employées de la déchetterie te demandera de l’aider à hisser l’énorme sac d’emballages plastique sur sa tête.

Bien évidemment que, maniant la truelle, je pense à tous mes copains de chantier de pierres sèches en France.

Je me rappelle aussi des phrases de promeneurs qui empruntaient les chemins du Mont d’Or Lyonnais.

 » – Ah, vous avez quand même une femme qui travaille avec vous, c’est pas trop pénible pour porter ces gros cailloux ? »

Ce dont tu as quoi répondaient en choeur les amis ben non plus on les porte pas les gros cailloux, ou alors on s’y met à plusieurs !

Et ben là, chacun.e gâche, chacun taloche, chacun enduit, chacun porte.

Et chacun apprend de l’autre dans le respect et la concertation.

Il n’y a pas celles et ceux qui savent, il y a celles et ceux qui ont envie de partager.

Autant vous dire que les tire-au-flanc, ça existe ici aussi, s’auto-éliminent d’eux-même ou presque…

Les belles paroles ne suffisent pas pour faire avancer les choses.

Ni les problèmes, ni les excuses… on laisse clairement tout ça au vestiaire, et on avance ensemble.

Enfin pour nous toutes et tous qui sommes Volunteers dans ce service depuis un certain temps, c’est une évidence.

En partageant le savoir-faire, le faire ensemble, nous sommes un chantier expérimental perpétuel.

Et ça marche…

Bien à vous,

Isabelle