« Levée à 2:00 du mat »

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23/10/2023 Bonjour à toutes et à tous,

Levée à 2:00 du mat - Crédit photo izart.fr
Levée à 2:00 du mat – Crédit photo izart.fr

Avant d’aller travailler, paraît-il qu’elle s’était levée à 2:00 du mat pour récurer sa maison, c’est la célébration de Durgā Pūjā qui veut ça.

Je me suis dit qu’il fallait vraiment être dingue pour récurer sa maison de fond en comble une fois par an.

Le pire, c’est que la même chose l’attendait au magasin, en arrivant, car toutes les team étaient convoquées pour le grand nettoyage.

Du service financier à celui de stockage des denrées alimentaires, de la cuisine aux bureaux administratifs, du magasin au véhicule de service, tout y est passé.

Bref, j’ai vu gratter dans tous les coins et recoins, du sol au plafond, des dessous d’éviers aux ventilateurs de plafond.

A la base j’étais venu pour arroser nos plantations, mais c’était sans compter sur deux imprévus de taille qui freinèrent mon élan.

Le tuyau d’arrosage habituel étant monopolisé par le karcher, je dus me rabattre sur un bout de plastique à la longueur insuffisante pour tout arroser.

Puis, d’autorité, quand j’estimai que le lavage et rinçage du véhicule de service avaient assez duré, je réquisitionnai ledit tuyau et le déployai de toute sa longueur.

Pas de chance, le tank à eau était vide, le pire qu’il pouvait arriver en cette période où la mousson tarde à arriver et que les plantes sont à bout de course…

Quand vers 14:00 tout fut enfin briqué et décapé, puis les kolams dessinés devant chaque lieu, l’heure du repas s’annonça enfin.

Ne restaient plus, à l’extérieur des locaux, que des amoncellements de cartons, poubelles, caisses et autres boîtes à trier, jeter ou recaser ailleurs.

J’avais anticipé, cette année, en me plaçant d’amblée devant le local de stockage de mes outils de jardinage pour qu’il ne devienne pas, comme d’habitude, le dépotoir commun.

Y’a pas de place ? Pas de souci, entassez tout, mais je ne veux rien sur la gauche, c’est mon espace et là je range toute l’année.

Oui car là est bien le problème.

La pratique locale est ainsi faite que durant l’année, tout est entassé, stocké, abandonné deci delà, posé à droite et à gauche, rien n’est rangé méthodiquement.

Ainsi, on perd au fil de l’an les couteaux, les crayons, les chiffons, les papiers, les cordes, les outils, les fournitures de bureau, les ustensiles de cuisine…

Et presque tout réapparaît soudain, comme par enchantement, alors qu’on a passé une année à galérer sans, ou pire, à racheter.

J’avoue qu’après avoir dévoré mon riz frit aux champignons, j’ai pris la poudre d’escampette avant la grande cérémonie de la Pūjā.

Mais au détour du virage, j’ai bien rigolé en voyant une vache stationner devant le portail d’entrée du magasin.

Bon, je vous rassure, elle ne lisait pas, dépitée, la notice qui annonçait la fermeture du jour.

Elle dévorait toutes les feuilles de bananiers, accrochées comme de coutume, pour marquer l’événement…

Bien à vous,

Isabelle