« Mon p’tit père »

17/04/2016 Bonjour à toutes et à tous,

Mon p'tit père - Crédit photo izart.fr

Mon p’tit père – Crédit photo izart.fr

Mon p’tit père, ça m’a fait grand plaisir de te rendre visite ce jour.

Ah ben oui, en route, je me disais que les manifestations d’affection dans ma famille de naissance étaient finalement rares.

Et puis tu n’as pas perdu ton humour, et même si c’est de tout et de rien, on rigole bien !

Au passage, c’est toi qui a dit le premier que notre président se comportait comme un co…Bip...ard, et dieu sait si pourtant toute ta vie tu as été un fervent défenseur des valeurs de gauche.

Tiens d’ailleurs, on l’a comparé à la présidente brésilienne qui s’est empêtrée dans des affaires louches, enfin comme tous ces gens qui une fois au pouvoir se montrent de parfaits incapables…

Ou de grands profiteurs, cf l’affaire des Panama Papers, que tu as suivie de près dans ton quotidien Le Monde.

J’en ramène une bonne pile à chacune de mes visites, mais j’avoue que je ne consacre pas autant de temps que toi à sa lecture, loin s’en faut.

J’ai remplacé le vieux bouquet sec sur ta tablette par des tulipes, des iris et des genêts du jardin dont nous avons admiré ensuite des photos stockées dans mon téléphone.

Et puis, prouesses du numérique, on a fait une petite vidéo sur Messenger pour l’envoyer en direct à J. en Inde.

Mais non, ça ne va pas coûter cher, je t’expliquerai…

Et du coup, tu as été épaté que J. nous rappelle aussitôt et en vidéo, avant d’aller se coucher.

C’est bien Internet hein papi ! Alors comment vas-tu…

Et puis comme ça te plaisait bien, on a réitéré l’expérience en envoyant d’autres vidéos via l’appli, en faisant quelques répétitions quand même.

Ben oui, parce que quand je te dis vas-y parle ! et que tu me regardes en souriant sans un mot, ça peut pas le faire…

Faut dire que comme tu n’entends rien, à chaque fois tu rates le démarrage, et on recommence en rigolant encore plus 🙂

On a aussi parlé des actions NuitDebout de partout en France, et, oui papa, c’est promis, je fais attention de ne pas me prendre un coup de poing dans la figure.

Bon, c’est d’accord, la prochaine fois on ira marcher sur la route qui monte en face, il ne pleuvra pas, ou alors on ira prendre un café dans le centre ville, comme d’habitude.

A part ça, je suis très contente que la cuisine de la maison te convienne.

C’est bien évident que comme ça tu n’as pas besoin d’aller faire tes courses à la grande surface repérée au cours de tes balades…

Je te promets que comme les beaux jours arrivent, la prochaine fois je t’emmène passer toute la journée à la maison.

Tu auras peut-être moins de chagrin qu’aujourd’hui.

« – Allez, mon p’tit papa, à bientôt, on se téléphone.

– ???

– JE DIS : ON SE TÉLÉPHONE ! »

Bien à vous,

Isabelle