« Si le travail était une chose si magnifique »

13/01/2013 Bonjour à toutes et à tous,

Si le travail était une chose si magnifique - Crédit photo izart.fr

Si le travail était une chose si magnifique – Crédit photo izart.fr

« Si le travail était une chose si magnifique, les riches en auraient gardé plus pour eux – B. Grocott »

Voici que se passent les fêtes, mais les voeux continuent d’affluer faisant souvent office de récapitulatif pour l’année en cours ou dessinant les traits de l’année à venir.

J’ai ainsi reçu ceux d’un ami qui m’annonçait avec un petit dessin à l’appui son nouveau démarrage pour 2013 vers un autre pays et un autre métier.

C’était plutôt sympa ce visuel accompagné de son portrait, lui-même souligné des mentions qui incombaient à sa haute responsabilité.

Sauf que, pardon, le premier truc qui m’a sauté aux yeux, c’étaient… les fautes !

Alors je lui ai répondu de mon ton taquin mais amical, vous connaissez, non sans l’avoir félicité dans un précédent courrier – ah oui c’est vrai il faut souvent manier l’humour face à un homme avec des égards quand ça sort de la bouche d’une femme – que, vu le haut rang auquel il était promu, j’espérais qu’il eût pu se procurer les services de quelqu’un pour corriger ses fautes à l’avenir…

Bon c’est vrai que c’est facile pour moi, très souvent et en toute modestie je me plie avec complaisance aux relectures, corrections, reformulations ou synthèses, voire même transposition des idées quand c’est pensé dans une autre langue…

Le ton de sa réponse m’a fait comprendre qu’on n’avait pas le même humour, ça arrive, surtout quand on touche une corde sensible, avec humour ou pas 🙁

Bref, mes commentaires ont provoqué chez lui la justification de quitter ce pays accablé de tous les mots (maux aussi), et incapable d’offrir quelque chose à nos enfants qui doivent partir faire leur place ailleurs car l’avenir ici c’est mal barré..

Tiens ça m’a rappelé un certain candidat au départ du nom de Monsieur Gérard, suivi de près par une certaine Madame Brigitte, au suivant…

Et bien ouste ! Allez donc voir ailleurs parce qu’on pas besoin de supporter ici des gens qui crachent dans la soupe.

J’ai repris la suite de notre correspondance avec mon aimable interlocuteur, soulignant de suite le ton de la plaisanterie, mais j’ai bien compris que l’humour ne touche pas tout le monde, c’est comme la grâce sans doute…

Après tout, lui disais-je, je m’en fous bien de ta façon d’écrire, tu écris bien comme tu le sens… le plus important n’était-il pas de se sentir bien dans ses baskets sur la planète Terre qui est notre grand pays à tous 🙂 ?

Finalement merci, tu me fais réaliser que j’ai la chance d’avoir le bonheur à portée de main avec … € par mois (non je n’ai pas oublié le 1 devant), une petite location dans un trou en France, des gosses qui me sont proches et de chouettes amies-amis, plus l’opportunité de me réaliser dans l’expression de mon art, je suis sûre que j’ai toutes les raisons d’être heureuse !

Et puis, si mes enfants se réalisent dans le boulot, tant mieux, ailleurs que dans le boulot, tant mieux aussi, le boulot n’a jamais eu une valeur de panacée universelle, sinon qu’est-ce qu’on se ferait chier avec des gens qui n’auraient que ça comme ambition, ou raison de vivre, de parler, de rêver !

Le travail n’a que la valeur qu’on veut bien lui accorder…on travaille pour avoir une vie agréable, on ne vit pas pour travailler, c’est peut-être ce que certains oublient finalement ?

Actuellement, avec des amis, nous élaborons un projet qui a un essor mondial, la Transition.

Oui, il existe d’autres formes de voir les choses, de les penser, de les vivre, il reste à inventer, à expérimenter, la « crise » est un énorme réservoir de possibles.

L’avenir est l’affaire de chacun, chacun peut en être acteur plutôt que critique, aussi.

Bien à vous,

Isabelle