« Tandis que l’avion décollait »

26/01/2021 Bonjour à toutes et à tous,

Zut, j’ai oublié de nettoyer mes lunettes, je me suis pensé en les posant sur le nez tandis que l’avion décollait…

A peine avais-je eu le temps de regarder mon numéro de siège tellement que j’étais occupée à causer ?‍♀️

Ah ben oui, nous avions beaucoup de trucs à partager avec C. qui partait en Inde aussi.

Et sur le même vol que moi, en plus, car rencontrée lors de l’enregistrement à Lyon Saint Exupéry.

A. elle, rentrait au Pérou, tellement déçue par l’ambiance qu’elle venait de découvrir en Haute-Savoie où elle pensait rester vivre.

Mais faisait un crochet par le Mexique d’abord, ses bras chargés de cadeaux pour la famille.

Tellement dissipées que nous étions, nous nous sommes pointées toutes trois à l’embarquement alors que ce n’était pas notre numéro qui était appelé…

Bon, moi j’avais déjà donné des sueurs froides au facilitateur des enregistrements dès mon arrivée à l’aéroport.

Ben oui, quoi, j’allais en Inde pour tourisme.

Puisque la case correspondant à mon visa n’existait pas dans ce que me proposait l’employée, en français, hein…

Alors le monsieur m’a dit de reprendre ma valise sur le tapis roulant et d’attendre à côté.

Z’avez remarqué la photo d’illustration au passage, 12 kg à l’aller, 17 au retour ?

Puis en anglais, il a détaillé mon passeport… avec mon visa X imprimé en plein milieu du document.

Non pas OCI Monsieur…

Bon, mais comme nous étions deux à nous rendre en Inde, il a aussi demandé pour C. qui voyageait, elle, avec un visa B.

Oui, B comme Business.

Et moi X comme Extension form.

Élémentaire, mais comme me le faisait remarquer ma co-voyageuse, on est peut-être les deux seules à se rendre en Inde !

La bonne nouvelle c’est que nous aurions sans doute de la place dans l’avion qui nous acheminerait de Frankfurt à Delhi !

Et oui pauvres touristes, c’est bientôt votre tour.

Mais je crains qu’un troisième confinement ne vous plombe l’ambiance, du moins en France.

J’ai sûrement senti qu’il y avait urgence de rentrer à Auroville, car je me suis décidée très rapidement.

Même en payant un billet 80€ de plus du jour au lendemain, pas contente…

Allez hop, bye bye que j’ai dit à mes kids, je vous aime tant, mais là faut que je retourne au soleil !

Sinon c’est la dépression qui me guette à ce rythme et avec la situation.

Et puis mon visa n’attend pas, je vais les savourer les 12 mois en continu sur le territoire indien !

Finies les sorties obligatoires du pays tous les 3 mois avec un visa touristique !

Finies les extensions de séjours mensuelles, voire toutes les quinzaines en début de lockdown !

Je suis passée par toutes ces épreuves parce que vraiment hapée par l’expérience d’Auroville.

Alors tandis que l’avion décollait, 15 mois après ma première venue, je me suis dis bravo ma fille, t’as géré !

Bien à vous,

Isabelle