« C’est Mère qui m’envoie »

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12/06/2023 Bonjour à toutes et à tous,

C'est Mère qui m'envoie - Crédit photo izart.fr
C’est Mère qui m’envoie – Crédit photo izart.fr

C’est Mère qui m’envoie !

Je ne sais pas ce qui m’a pris de dire ça, c’est sorti tout seul tant ma colère était grande de voir son engin raboter le sol à blanc, jusqu’à la terre.

Raboté le sol, et pas de quartier ni pour l’herbe ni pour les arbres, bien propre, comme il a d’ailleurs dit, le monsieur.

Je lui rappelais soudain que d’aucune façon Mère ne tolérait qu’on maltraitât ainsi les arbres.

Cela le surprit, et du coup il arrêta net de gesticuler en courant de partout, enfin du mieux qu’il pouvait, avec ses pieds engoncés dans des espèces de chaussons de papi surfant sur les mottes de terre.

Il me dévisagea après s’être retourné et avec une sorte de rictus étrange presque effrayant, déformant sa bouche, il se mit soudain mis à me parler en français.

Après lui avoir donné mon prénom, à sa demande ; et sans s’être présenté lui-même mais je savais qui il était, je profitais de l’effet de surprise pour réitérer mes affirmations.

Je lui exposais que ce n’était absolument pas mon chemin habituel pour rentrer mais que j’avais été guidée jusque là pour l’empêcher de nuire, notamment de détruire la nature.

Pendant que je tenais le crachoir, il me fallait très vite argumenter pour creuser la brèche et le déstabiliser dans son acte de destruction massive.

Je venais alors de rejoindre une amie passant également par là tout à fait fortuitement, ainsi qu’un jeune homme très affecté d’être complètement impuissant face aux délires du vieil homme.

Amnésie, pathologie et tromperie, voilà en résumé ce que me répondit une autre amie, immédiatement prévenue de la situation par un message vocal.

Elle-même était déjà allée s’opposer aux agissements de cette personne et plusieurs vidéos prises sur le moment avaient circulé après cette rencontre houleuse.

Cela me permit d’affirmer au monsieur, niant l’évidence, que les preuves de ses promesses d’arrêt immédiat des travaux étaient fixées sur la pellicule.

Je mentis à peine, y allant un peu au flan, en l’informant que la personne à qui il avait fait ces promesses était en colère et allait arriver sur le champ…

Bien déterminées l’une comme l’autre à ne pas lâcher l’affaire, l’opposition que nous affichions toutes deux permit enfin de le faire battre en retraite, lui et le JCB qu’il faisait intervenir pour son compte.

Je ne pus m’empêcher de lui faire une remarque alors qu’il tournait les talons, un peu contrarié qu’on ait interrompu son jeu de grand gamin capricieux… mon dieu, que d’ego !

Rejoignant enfin mon vélo, je découvris alors sur le sol, dans un sourire, une petite figurine féminine de manga ou autre dessin animé non identifiée.

Manque de bol, à mi-chemin je devais revenir sur mes pas, ayant oublié, dans l’agitation, pourquoi j’étais venue jusque là : la facture…

Bien à vous,

Isabelle