« J’ai pris la température avant »

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22/02/2022 Bonjour à toutes et à tous,

J’ai pris la température avant… qu’elle ne me prenne à son tour.

Bref, comme je disais hier, les gosses des autres c’est l’enfer.

Et le soir même, en rentrant de ma journée de labeur intense, je me suis sentie de nouveau pleine d’énergie.

C’est ça oui, pleine de l’énergie d’une huître…

Ou d’une moule, je ne me rappelle pas de l’expression dernièrement employée, mais voyez à peu près ce que représente l’énergie d’un mollusque.

Juste bonne à ramper jusqu’à mon lit.

Avec en prime une enclume dans la tête, la fièvre au corps, et le repas de midi toujours sur l’estomac.

La plus rapide et la plus simple à évacuer fut la fièvre, pchiiiit…

Ensuite, j’ai couru, en me traînant, une fois, puis deux, puis trois, jusqu’aux toilettes.

Et soudain je me suis trouvée vachement soulagée.

Oui, quand l’espèce de pâtée pour chien au riz, servie à la louche, agrémentée de rares petits pois et de poignées de grains de poivre entiers, en a eu fini de remonter.

L’enclume et moi, par contre, on s’est bien battu, du soir jusqu’au lendemain midi même…

Le pire c’est que dans ces cas-là, je ne peux rien avaler, bien au contraire.

Mais après ces épreuves physiques doublées d’une immense fatigue, la faim me tenaille.

J’essaie mollo de rattraper mes kilos, le temps que ça se remette en route.

Bref, j’avais pris la température, et accueillir 150 enfants très avides de savoirs et de pratiques, c’était trop pour moi, malgré ma très grande adaptabilité.

Des dizaines de doigts qui grouillent, avec ciseaux, cutters en main, ça fait beaucoup.

Des dizaines de questions qui fusent en tamoul, parfois même en anglais du reste, ça fait beaucoup.

Trop.

Je me demandais bien alors comment ça devait se passer en famille pour ces gamins.

A présent ils me harcelaient de questions, sollicitaient mon aide et mon avis sans cesse.

Je ne vous parle même pas de l’analyse que je faisais à ce qui s’apparenterait à de la consommite aiguë.

Mon collègue, lui, voyait plutôt cela d’un bon œil.

Oh enfin des gosses qui ont soif d’apprendre quel bonheur, j’en connais tellement qui n’ont envie de rien ! disait-il.

Ça dépend du regard… et des gosses.

J’en perdais mon français, mon anglais, mon tamoul… et ma santé.

Le tout cumulé avec une activité démarrée sur les chapeaux de roues et largement improvisée, ça faisait beaucoup pour une seule femme !

Mais je n’étais pas au bout de mes surprises ni de mon épuisement

Bien à vous,

Isabelle

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