« Nous défendons une liberté de ne pas être solidaires »

16/01/2018 Bonjour à toutes et à tous,

 

Nous défendons une liberté de ne pas être solidaires - Crédit photo izart.fr

Nous défendons une liberté de ne pas être solidaires – Crédit photo izart.fr

Catherine Deneuve a donné réponse 8 jours après la polémique soulevée par une tribune du Monde Nous défendons une liberté d’importuner dont elle était signataire.

Nous défendons une liberté de ne pas être solidaires, pour nous protéger de tomber dans la délation… dîtes-moi si je me trompe, mais ce que j’ai cru comprendre en substance, dans sa tentative de justification 🙁

C’est ça en résumé qu’elle nous offre dans un second texte pondu comme un repentir.

Oui, elle a été témoin, comme tout le monde, j’allais dire, de situations plus qu’indélicates, simplement ce n’est pas à moi de parler à la place de mes consœurs (sic).

Moi, j’appelle ça de l’incivilité de ne pas être intervenue.

A tout âge et à toutes occasions, des filles, des adolescentes, des femmes sont ou seront agressées par ce genre de comportement masculin déviant.

Mais Deneuve n’a rien vu.

Mais Deneuve n’a rien dit.

Il ne lui manquait que le courage.

Sans doute pour ne pas mettre compromettre sa carrière.

Belle exemple de solidarité.

Oui, c’est plus médiatique d’aller arpenter le monde en défendeuse de grandes causes humanitaires.

Mais ses semblables, celles en chair et en os à ses côtés, elle ne les voit pas, elle ne les entend pas.

C’est comme de se défendre d’être raciste en stigmatisant les migrant·e·s, et en rajoutant aussitôt j’ai un copain noir, ou j’ai un copain arabe, moi !

Mais prétexter ne pas vouloir se mêler des affaires des autres, en étant témoin de l’agression d’une personne, même verbalement, ce n’est pas un acte de bravoure.

Entre la délation et l’indifférence, il y a la résistance qui est un acte de solidarité envers toute forme d’oppression.

Tiens, ça me rappelle certaines années sombres.

Quand les nazis sont venus chercher les communistes,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas communiste.

Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas social-démocrate.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus me chercher,
il ne restait plus personne
pour protester.

Martin Niemöller, Dachau
Arrêté en 1937 et envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen.
Il fut ensuite transféré en 1941 au camp de concentration de Dachau.
Libéré du camp par la chute du régime nazi, en 1945.

Bien à vous,

Isabelle