« On a de tristes vies »

17/09/2016 Bonjour à toutes et à tous,

On a de tristes vies - Crédit photo izart.fr

On a de tristes vies – Crédit photo izart.fr

Plus je les regarde faire, plus je me dis qu’on a de tristes vies, non ?

Qu’en pensent celles et ceux qui ont vu autre chose, l’Inde au hasard ?

Peu de couleurs, peu de sonorités, peu de mouvements, cloîtrés que nous sommes la plupart du temps, retranchés derrière nos murs, nos portes, nos fenêtres bien closes

Dîtes-moi si à ce moment précis c’est pas comme ça chez vous ???

Ma présence dans une rue de Pondy, à 20:00, ici, sous un lampadaire, assise sur un mur mon Moleskine à la main, n’étonne personne.

Et dieu sait s’il en défile du monde à ce carrefour, à pied, en vélo, en moto, en rickshaw, en scooter, en voiture, en camion…

Une famille qui prend le frais me sourit en passant.

Après une balade sur la plage, où j’ai croisé ces gens si paisibles qui déambulaient par grappe ou en solo, j’attends la fin de l’entraînement de J. pour rentrer avec lui.

Tu vas profiter de ton séjour pour programmer un circuit et visiter l’Inde, me disaient certain-e-s d’entre vous, avant mon départ.

Ah ben non, je viens profiter de la compagnie de J. avant tout, désolée 😉

Nous consacrons du temps à des découvertes ensemble, lorsqu’il ne bosse pas, c’est sympa d’échanger nos impressions.

Et lorsqu’il n’est pas disponible, je griffonne le papier ou mes doigts courent sur le clavier, ça dépend de l’endroit où je me trouve 😉

Ben comme en temps normal j’aime déjà pas faire les magasins et que je n’ai pas non plus la consommite, alors non, je ne me rue pas non plus dans les boutiques.

De plus qu’en Inde, c’est dix fois pire en volume qu’en France 🙁

Ça grouille et ça braille à chaque coin de rayon, beurk, beurk, beurk, rien d’excitant…

J’ai juste repéré genre une petite épicerie où je trouve les 2 ou 3 trucs qu’il me faut.

Oui oui, celle avec l’étagère pour les chaussures à côté du distributeur de coca !

A part certains produits de première nécessité et quelques menus cadeaux, je n’ai pas vraiment de besoin 🙂

Souvent, c’est mon objectif de balade, en empruntant différents itinéraires à l’ombre de magnifiques arbres aux fleurs odorantes.

Profitant d’un tour, je suis passée me renseigner à la poste, au sujet des tarifs pour expédier un paquet en France.

Un peu cher 10€ le kilo, mais je n’ai surtout pas envie de me charger du sac à dos et de ma valise cabine pour voyager, toujours bien assez lourds et encombrants, même réduits au minimum.

Alors je vais faire acheminer par bateau les trois chemises, deux jupes, deux robes et le maillot de bain qui composent le plus gros de mon trousseau 🙂

Même s’ils mettent deux mois pour arriver, ça ne va pas me faire défaut pour l’hiver qui va arriver en France…

Quand J. est sorti, je lui ai demandé quelle était donc cette énorme entreprise un peu vétuste, une rue plus loin.

J’étais intriguée par tant de deux-roues garés de chaque côté de la rue, et cette foule qui faisait la queue devant pour entrer, tandis que tout autant de monde en sortait.

Ah, mais c’est l’hôpital du gouvernement ça… me répondit-il.

Je fus prise soudain d’une terrible nausée.

Il venait juste de confirmer mon doute.

Je lui avouais avoir attribué, après m’être raisonnée, les odeurs de putréfaction au canal tout proche, réputé pour véhiculer les égouts de la ville.

Alors que je longeais ce bâtiment au moment même où en sortaient les poubelles.

Bien à vous,

Isabelle