« Sous le bruit des vagues celui des générateurs »

31/12/2018 Bonjour à toutes et à tous,
Vous avez aimé :

La plage aurait pu être enchanteresse, voire paradisiaque.

Imaginez des vagues qui viennent lécher le sable, une fois le mur de la propriété franchi…

Plage privée, cela va sans dire, puisqu’inaccessible par la terre, et ponctuée de cocotiers depuis le dernier tsunami.

En effet, le gouvernement a fait replanter les plages pour protéger les habitations des projections de la mer en cas de raz de marée.

De même, les pêcheurs ont bénéficié de constructions en dur pour abriter leur matériel complètement sinistré en 2004.

Mais pour l’heure, sous le bruit des vagues celui des générateurs vient de se faire entendre comme tous les jours et toutes les nuits.

En effet, de chaque côté de ce qui se veut être un éco-centre, se sont installés deux élevages intensifs de crevettes.

Ici, les oeufs des crustacés, grâce à des apports massifs de compléments chimiques, battent des records de croissance dans de grandes piscines artificielles.

Et s’en vont finir exportées sur les tables thaïlandaises ou argentines, aucun·e local·e bien sûr n’en consommerait ici !

Parfois il arrive qu’une bactérie détruise toute la production d’un coup, mais qu’importe, tout est rejeté dans l’immense poubelle qu’est la mer…

Tout comme les eaux usées sont déversées au même endroit par d’immenses tubes de plastique amarrés sur la plage.

En longeant la côte pour rejoindre le village de pêcheurs le plus proche, c’est comme ça que j’ai découvert avec horreur le cadavre d’une énorme tortue.

Les locaux m’ont dit qu’elle s’était sans doute empoisonnée avec les rejets toxiques dans lesquels elle baignait encore…

Bien à vous,

Isabelle